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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 12.1894

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Nr. 3
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Lostalot, Alfred de: Le Musée du Prado, [9], L'école espagnole, 1: les musées de Madrid
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https://doi.org/10.11588/diglit.24665#0248

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LE MUSÉE DU PRADO.

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tation singulière de l’atavisme, mais elles ne suffiraient pas à expli-
quer la prédilection pour l’horrible dont l’école espagnole nous
fournit tant d’exemples.

Le Musée du Prado, cet admirable et peut-être unique collection
de chefs-d’œuvre de toute provenance, ne prétend pas offrir à
l’étude l’enchaînement chronologique de toutes les écoles de peinture
qui y sont représentées : les lacunes énormes qui ont été signalées
dans la série des tableaux originaires d’Italie ou des pays du Nord,
on les retrouve aussi considérables et plus regrettables encore en
parcourantla section des peintures espagnoles. Comme nous n’avons
à nous occuper que du Musée, nous ne tenterons pas de suppléer à
cette insuffisance des documents en allant chercher ailleurs ceux qui
nous manquent. Ce serait écrire l’histoire de la peinture en Espagne,
histoire déjà faite par divers écrivains qu’il est facile de consulter1.

On nous permettra cependant de saluer au passage quelques noms
d’artistes espagnols que l’on peut considérer comme les aïeux directs
des maîtres de la grande école du xvne siècle et dont l’absence dans les
collections du Musée se fait plus particulièrement sentir. Ce seront :
Luis Dalmau, l’auteur de la belle Madone entourée des membres du
Conseil provincial que l’on voit à l’Ayuntamiento de Barcelone,
œuvre signée et datée do 1445; Juan de Borgona — mais est-ce bien
un Espagnol? — qui fit quantité de décorations murales importantes
à Tolède et à Avila; Cean Bermudez recommande particulièrement
l’éclat do son coloris et sa remarquable exécution des draperies;
ce n'est pas tout dire, on lui doit aussi des portraits larges et
souples rappelant ceux de Ghirlandajo. Voici d’autres noms encore :
Pedro de Aponte,peintre de Ferdinand le Catholique, qui accompagna
son roi au siège de Grenade ; Juan Reixate, Luis Borrasa, Juan de
Ségovia dont les œuvres éparses dans diverses contrées de l’Espagne,

1. Nous recommandons particulièrement l’excellent livre de M. Paul Lefort
nuque! nous avons déjà fait un emprunt, et ce ne sera pas le seul. On sait d'autre
part que Louis Viardot, Clément de Ris, Ch. Yriarle, Ch. Blanc, Curlis et Justi
ont publié divers travaux sur les peintres espagnols. On consultera avec fruit les
travaux de Pedro de Madrazo, l'éminent conservateur du Musée du I’rado, récem-
ment décédé, et qui en a dressé le catalogue. Tous ces écrivains et bien d’autres
que nous ne nommons pas se sont appuyés sur les traités classiques de Pachco : El
arte de la Pintura (Séville, 1649); Carducho : Dinlojos de la Pinlura (Madrid,
1033) ; Palomino : El Museo piclorico (Madrid, 1724), et surtout sur le Diccionario
publié par Cean Bermudez en 1800.
 
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