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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 12.1894

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Nr. 4
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Gruyer, Gustave: Vittore Pisano, appelé aussi le Pisanello, 4
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https://doi.org/10.11588/diglit.24665#0309

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296

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

profil, sans coiffure ni voile, tient sur ses genoux l’Enfant Jésus,
dont le plus âgé des Mages baise les pieds. A côté de Marie se trouve
saint Joseph. Auprès de lui, un personnage richement vêtu porte la
couronne du vieux Mage, derrière lequel sont debout les deux autres
Mages, avec des vases d’or dans les mains, la couronne sur la tête.
Les personnages de leur suite se pressent autour d’eux, tandis que
leurs pages, montés sur leurs chevaux pour les garder, occupent
l’extrémité gauche du tableau, et que le reste de la caravane
débouche d’un chemin creux, en partie caché. La scène se passe
dans un vaste paysage.

Attribué tour à tour à Dello, à Filippo Lippi, à un anonyme
florentin travaillant vers 1450 et se rattachant à l’école des Peselli,
ce tableau, très bien conservé *, est regardé, au Musée de Berlin,
comme une œuvre de Pisano, appartenant aux dernières années de
la vie du peintre. Dans le Iahrbuch (t. VI, janvier 1885), où il est
gravé 1 2, M. Bode lui a consacré un savant article dans lequel il a
énuméré les particularités qui rappellent le maître véronais, tout en
faisant de curieuses observations générales sur l’ensemble de la
peinture 3. La Vierge, saint Joseph et le Mage prosterné sont des
figures idéales, sans physionomie originale, rappelant l’art du
xive siècle. Ce n’est pas là qu’est l’intérêt. Il se concentre sur les autres
personnages, magnifiquement parés, qui ne sont pour la plupart que
des contemporains de l’artiste, peints d’après nature. Parmi ces per-
sonnages, il y en a un bon nombre dont les types se ressemblent, et
un jeune homme vu de dos, avec une énorme chevelure aux boucles
blondes, n’a été introduit dans la suite des Mages que pour montrer un
manteau très étrange, dont le recueil Vallardi contient le modèle
(n° 23, fol. 19). Maison remarque aussi quelques tètes d’un caractère
très individuel, par exemple, aux côtés du jeune homme vu de dos :
à droite, celle d’un homme à l’air souffrant; à gauche, celle d’un
homme vigoureux et fort beau, dont le profil fait songer aux meil-
leures médailles de Pisano. Sur le vêtement de ce dernier, on lit :
« Ainse . va . le # (monde) », devise qui indique un personnage de
marque. Ce n’est pas la seule inscription que l’on rencontre dans le
tableau. Sur le harnais d’un cheval blanc, le peintre a tracé ces mots :

1. Il a 0m,84 de diamètre.

2. Il en existe aussi une bonne photographie au charbon, faite par un photo-
graphe de Munich.

3. Nous ferons à cet article de nombreux emprunts sans en adopter formelle-
ment les conclusions.
 
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