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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 12.1894

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Nr. 4
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Gruyer, Gustave: Vittore Pisano, appelé aussi le Pisanello, 4
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https://doi.org/10.11588/diglit.24665#0312

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VITTORE PISANO.

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rapproché du spectateur, un troupeau de moutons est éparpillé au
milieu des prairies, et non loin du lac, près de la grande route, on
aperçoit une potence, comme celle qui attire les regards dans la
fresque de Pisano à Sainte-Anastasie, détail que les autres peintres
ne songeaient pas à reproduire.

Les motifs pour attribuer à Pisano Y Adoration des Mages du Musée
de Berlin sont donc en grand nombre et fort sérieux. Nous hésitons
cependant à prononcer son nom sans réserves. Les têtes des person-
nages, sauf une ou deux, n’ont pas cette fermeté de lignes, cette netteté
d’expression, cette accentuation si tranchée, qui caractérisent les
oeuvres authentiques de Pisanello. Ses qualités s’y montrent singu-
lièrement amoindries. Sur la plupart des visages, ily a une nuance de
banalité et de vulgarité. Or, avec Pisano, une figure peut quelquefois
être laide, mais la laideur est rachetée par l’originalité du style, ce
qui n’a pas lieu ici. Ne pourrait-on pas supposer que Pisano est
l’auteur de la composition, ou du moins qu’il a fourni les dessins, qu’il
a peut-être même exécuté ou retouché quelques parties du tableau,
mais que l’ensemble est l’œuvre d’un autre peintre? M. Morelli a été
plus loin. Selon lui, le tondo en question n’est qu’une production
relativement faible d’un artiste de Vérone qui appartenait soit à
l’école de Stefano da Stevio, soit à l’école de Pisano, et qui s’est
efforcé d’imiter le plus illustre peintre de Vérone.

MÉDAILLES DIVERSES

On n’aurait pas une idée complète du talent que Pisano montra
comme médailleur, si on laissait passer inaperçues les médailles dont
nous n’avons pas eu l’occasion de parler jusqu’ici, car elles sont au
nombre des plus belles. Nous allons donc les mentionner.

Les premières en date sont celles de Sigismond Pandolfe I Malatesta,
né en 1417, seigneur de Rimini et de Fano à partir de 1432, mort à
cinquante et un ans en 1468. Sur la plus grande (Dia. 105) comme sur
la plus petite (Dia. 90), le personnage, cuirassé, a la tête nue, tournée
vers la droite, et est remarquablement beau. A voir ce visage tran-
quille, aux traits nobles et purs, on a peine à se figurer qu’on a
devant soi un des princes les plus haïssables du xve siècle, et que
ce « capitaine de l’Église » répudia sa première femme tout en gar-
dant la dot, se débarrassa par le poison de sa seconde et de sa troi-
sième femme, et n’épousa la quatrième, Isotte, qu’après l’avoir eue
 
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