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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 12.1894

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Gronau, Georg: Notes sur les dessins de Giorgione et des Campagnola
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https://doi.org/10.11588/diglit.24665#0337

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LES DESSINS DE G10 RG 10 NE ET DES CA MP AG NO LA. 323

beaucoup plus restreint. Morelli, qui nous a fait le mieux con-
naître ce maitre, auquel on attribuait depuis plusieurs siècles toutes
les œuvres un peu fantastiques de l’école vénitienne, Morelli avoue
ne pas avoir rencontré plus de trois ou quatre dessins incontestables
de Giorgione. Et même ce chiffre est, comme nous le verrons, trop
élevé; il n’y a que deux dessins qu’une critique rigoureuse puisse
sûrement attribuer au maître du Titien.

Morelli indique, parmi les dessins dignes de porter le nom de
Giorgione, un paysage provenant de la collection His de la Salle *.
La reproduction que nous en donnons rend toute description super-
flue. C’est un beau dessin à la plume et de conservation irréprochable.
Je ne crois pas qu’il soit nécessaire d’en démontrer longuement
l’authenticité : ces lignes, ces traits parlent d’eux-mêmes*. En regar-
dant bien le dessin et en le comparant avec les tableaux de Giorgione
on reconnaîtra qu’il appartientàla jeunesse du maitre.Il convientde
placer ce dessin entre les deux petits tableaux de Florence qui, pro-
venant du château des Médicis, Poggio Impériale, se trouvent actuel-
lement au Musée des Offices, et la « Palla » de Gastelfranco. Que l’on
compare la manière dont le feuillage des arbres y est traité,— gra-
cieusement, d’une plume légère,la main jouant sur le papier et indi-
quant les ombres par des traits sûrs et fermes, — avec la facture du
groupe d’arbres dans la partie gauche du tableau, représentant
l’Epreuve du petit Moïse, où l’artiste, après avoir indiqué à larges
coups de brosse les tons principaux du fond, a modelé avec la pointe
du pinceau les feuilles des broussailles. Et, de l’autre côté, ces bâti-
ments, dominés par une grosse tour, et situés sur un rocher dont le
pied est baigné par la mer, ne nous rappellent-ils pas le magnifique
paysage, rayonnant sous le beau soleil d’un matin d’été, qui nous
enchante dans le tableau d’autel de Castelfranco ? Ce rocher sur le
bord duquel est un petit buisson qui se détache,clair et net, sur le ciel,
on le retrouvera dans plusieurs ouvrages de Giorgione, depuis les
tableaux de Florence jusqu’à cette merveilleuse «Vénus » de Dresde.
Enfin : ces figures du premier plan — des guerriers qui conduisent
un homme montant un âne — avec leur haute taille, et les jambes
grêles, rappellent ces figures bien connues, guerriers ou bergers,
qui, sans prendre part à l'action, se promènent ou se reposent, dans

t. Lermolioff, Les Galeries de Munich et de Dresde, p. 292.

2. N° 2193. Le dessin porte la marque de Richardson, 28 centimètres de
largeur sur 17 1/2 de hauteur. Un petit morceau du coin gauche y manque.
 
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