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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 12.1894

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Nr. 5
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Müntz, Eugène: La propagande de la Renaissance en Orient pendant le XVe siècle, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24665#0368

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354

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Tout d’abord s’offrent à nous une série de prélats amis des lettres
et familiarisés avec l’humanisme par un séjour prolongé en Italie :
tel le cardinal Denys Szécbi (f 1465), archevêque de Gran (l’antique
Strigonium), qui avait fait ses études à Padoue, vers 1426.

Le successeur de Széchi à l’archevêché de Gran, le cardinal Jean
Vitez (f 1472), rapporta de la Péninsule le goût le plus vif pour la
littérature et un véritable talent d’écrivain : ses contemporains sont
unanimes à louer l’élégance de son style. De retour dans sa patrie,
il devint successivement secrétaire de Jean Hunyade, évêque de
Groszwardein (1447), chancelier, archevêque de Gran (1465), et
enfin cardinal (1471). Ses dernières années furent troublées par ses
dissentiments avec le roi Mathias, dont il encourut la disgrâce après
avoir été longtemps son conseiller favori.

Non content de fournir à ses jeunes compatriotes les moyens de
compléter, comme il l’avait fait lui-même, leurs études dans la patrie
de l’humanisme, Vitez entretint un commerce épistolaire assidu
avec ses anciens hôtes d’Italie; il achetait ou faisait copier partout
des manuscrits rares ; aujourd’hui encore les épaves de sa biblio-
thèque, dispersées d’un bout à l’autre de l’Europe, et reconnaissables
à ses armoiries, un lys et un lion, ainsi qu’aux annotations tracées
en marge, sont fort prisées des bibliophiles et des philologues.
Grâce à lui, les villes de Wardein et plus tard de Gran devinrent des
centres littéraires et scientifiques, d’une réelle importance : outre
lTtalien Pietro Paolo Vergerio, qui y termina sa carrière1, le
célèbre astronome Regiomontanus y fit un long séjour.

Le neveu de Jean Vitez, Jean de Czesmicz (Janus Pannonius), ne
passa pas moins de onze années en Italie. Il y suivit le cours de Gua-
rino de Vérone ety puisa le culte le plus ardent pour les lettres clas-
siques. C’est pendant ce séjour, en 1458, que Janus Pannonius se fit
pourtraire, à Padoue, par Mantegna, en compagnie de son ami Galeotto
Marzio deNarni. Il célébra dans une élégie latine le talent du grand
artiste padouan. D’autres essais poétiques, qui pèchent par l’abus
de la mythologie 2, puis la fondation d’une très riche bibliothèque
grecque et latine, des relations épistolaires suivies avec les repré-
sentants de l’humanisme, Callimaque, le cardinal de Pavie, Georges

1. Reumont, Di ire Prelati mgheresi (Archivio storico italiano, 1875, t. XX,
p. 293-314). — Anonimo de Morelli, p. 145. — Fraknoi, Mathias Corvinus, p. 291-292.

2. Un choix de ces poésies a été donné par M. Abel dans ses Analecta ad
historiam renascentium in Hungaria litterarum spectantia (Pesth, 1880).
 
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