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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 12.1894

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Nr. 6
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Bouchot, Henri: Le portrait-miniature en France, 3 [= 6], De la Restauration de jusqu'à nous
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https://doi.org/10.11588/diglit.24665#0502

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482

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

teuils, les mains, les tables fuyantes gênent et qui le laisse voir.

Qui nommer encore parmi ces oubliés de la Restauration? Fré-
déric Millet1 2, un médaillé de première classe, qui devait travailler
jusqu’en 1855 et vivre aux côtés de son maître Isabey, employé jus-
que très tard par l’impératrice Eugénie ou M. du Sommerard.
Charles Bourgeois5, dont le nom ne nous rappelle plus rien au
monde, et qui tenta pourtant des méthodes inédites dans la pratique
de miniature, confondant ces deux choses peu souvent concurrentes,
la peinture et la chimie, cherchant des couleurs rares et les appli-
quant, au rebours des traditions reçues, en larges teintes glacées
sur l’ivoire. Bourgeois fut surtout un curieux, un guetteur de
moyens; il s’avisa de trucs aujourd’hui passés dans les habitudes et
qu’on garde sans en connaître l’auteur. Il fit peu d’œuvres notables
en miniatures; son amour des polychromies l’entraînait de trop, il
tombait dans les essais. Même il grava, car il était élève de Wille;
il peignit à l’huile, car il avait étudié chez Kimly. A la Restauration,
c’était un homme de soixante ans, peu répandu, encore que dans le
Salon de 1817 on eût remarqué de lui plusieurs effigies estimables,
lavées sur l’ivoire comme des aquarelles, ce qui fit sursauter les tra-
ditionnistes et n’entraîna point les jeunes.

Ici se viendrait tout naturellement placer Simon-Jacques Rochard,
si la Gazette ne lui avait consacré déjà une notice définitive3 *.
Rochard travailla peu chez nous, il avait eu le temps à peine de
débuter en miniature quand la conscription des Cents-Jours l’ayant
effrayé, il s’enfuit à Bruxelles. Depuis il passa à Londres où il tra-
vailla de 1816 à 1830 et portraitura tout ce qui avait un nom là-bas.
Celui-là fut un tempérament singulier, synthèse d’art anglais et de
finesse française, un moderne presque au sens d’aujourd'hui, lequel
jouait de l’aquarelle avec une fougue dont ses contemporains n’eus-
sent guère compris les libertés extraordinaires. A Thomas Lawrence

1. Frédéric Millet, né à Cherlieu, travaillait entre 1817 et 1855; médaille de
première classe en 1828.

2. Charles-Guillaume-Alexandre Bourgeois, né en 1759, mort en 1832. Il publia
des mémoires sur les couleurs. Ses portraits étaient plus généralement des profils
sur fond noir.

3. Voir la Gazette des Beaux-Arts, 3e période, t. VI, p. 441, et l. VII, p. 43.
M. Ch. Éphrussi, auteur de la notice, a fait quelques réserves louchant les portraits

de Mme Rochard et de Mlle Vestris. Ce sont bien ces personnes. Mme Rochard, peinte

vers 1830, a environ vingt-cinq ans. Mme Vestris n’est pas la femme du « Dieu de
la danse », mais une de ses petites-nièces par alliance, directrice du théâtre de
llrury-Lane.
 
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