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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
grande fresque ? Enfin, les manières de procéder ne se transforment-
elles pas avec les années, et les productions de l’àge mûr doivent-
elles nécessairement être identiques à celles de la jeunesse? Voilà
bien des raisons pour expliquer la diversité d’apparence dans les
œuvres d’art dues à la même main.
Les dessins du recueil Vallardi permettent de constater trois
courants d’idées chez Pisano. Il y en a un qui se rapporte à l’art
religieux et auquel se rattache aussi l’étude de l’art gothique et de
l’art des pays du Nord ; un autre est déterminé par les œuvres de
l’antiquité; un troisième a pour objet l’observation directe et pas-
sionnée de la nature.
Les sujets religieux ne sont pas nombreux et Pisano n’y montre
pas beaucoup d’originalité. Notons la tête d’un prophète aux longs
cheveux et aux regards perçants, déroulant une banderole (dessin à
la pointe d’argent sur papier préparé en vert, n° 79, fol. 04), — le
Christ avec un religieux agenouillé devant lui et six autres figures,
dessin à la plume sur vélin, n° 204, fol. 175, reproduit par M. Müntz
dans son Histoire de l’art pendant la Renaissance, t. I, p. 298, — un
personnage mitré, tourné à droite, n° 74, fol. 62, — un croquis à la
plume sur papier teinté de rouge, représentant la Vierge assise avec
l’Enfant Jésus sur ses genoux, entre deux moines debout d’un côté,
un saint et sainte Catherine d’Alexandrie de l’autre (n° 182 verso,
fol. 157), — et un croquis pour un Crucifix (les deux mains sont
très soigneusement étudiées à part), n° 188, fol. 164
Parmi les dessins qui indiquent chez Pisano des préoccupations
inspirées par l’art du Nord, nous citerons : 1° Une Annonciation
(n° 204 verso, fol. 175) : la Vierge, assise, est vue de trois quarts à
droite; dans les airs vole l’ange porteur du message de Dieu. Ce
dessin est exécuté à la plume. — 2° Une Vierge allaitant l’Enfant
Jésus (n° 205, fol, 176) : elle est assise, vue presque de face, légère-
ment tournée à gauche ; son visage est rond ; elle est enveloppée
d’un vaste manteau qui retombe à terre en formant des plis nom-
breux. L’Enfant Jésus, dont le visage se présente de trois quarts à
1. Il se trouve aussi quelques sujets religieux parmi les dessins que M. Ilis de
la Salle a légués au Louvre. On y remarque un llaplême du Christ (n° 80), une
Pietà, avec les instruments de la Passion et les têtes des deux larrons au-dessus
des bras de la croix (n°80), un moine dont la tête est couverte d’un capuchon et
qui tient un gobelet (n° 81), une sainte Catherine de Sienne, déjà mentionnée
et un homme agenouillé, les mains liées sur le dos, devant un bourreau qui
s’apprête à le frapper (n° 82).
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
grande fresque ? Enfin, les manières de procéder ne se transforment-
elles pas avec les années, et les productions de l’àge mûr doivent-
elles nécessairement être identiques à celles de la jeunesse? Voilà
bien des raisons pour expliquer la diversité d’apparence dans les
œuvres d’art dues à la même main.
Les dessins du recueil Vallardi permettent de constater trois
courants d’idées chez Pisano. Il y en a un qui se rapporte à l’art
religieux et auquel se rattache aussi l’étude de l’art gothique et de
l’art des pays du Nord ; un autre est déterminé par les œuvres de
l’antiquité; un troisième a pour objet l’observation directe et pas-
sionnée de la nature.
Les sujets religieux ne sont pas nombreux et Pisano n’y montre
pas beaucoup d’originalité. Notons la tête d’un prophète aux longs
cheveux et aux regards perçants, déroulant une banderole (dessin à
la pointe d’argent sur papier préparé en vert, n° 79, fol. 04), — le
Christ avec un religieux agenouillé devant lui et six autres figures,
dessin à la plume sur vélin, n° 204, fol. 175, reproduit par M. Müntz
dans son Histoire de l’art pendant la Renaissance, t. I, p. 298, — un
personnage mitré, tourné à droite, n° 74, fol. 62, — un croquis à la
plume sur papier teinté de rouge, représentant la Vierge assise avec
l’Enfant Jésus sur ses genoux, entre deux moines debout d’un côté,
un saint et sainte Catherine d’Alexandrie de l’autre (n° 182 verso,
fol. 157), — et un croquis pour un Crucifix (les deux mains sont
très soigneusement étudiées à part), n° 188, fol. 164
Parmi les dessins qui indiquent chez Pisano des préoccupations
inspirées par l’art du Nord, nous citerons : 1° Une Annonciation
(n° 204 verso, fol. 175) : la Vierge, assise, est vue de trois quarts à
droite; dans les airs vole l’ange porteur du message de Dieu. Ce
dessin est exécuté à la plume. — 2° Une Vierge allaitant l’Enfant
Jésus (n° 205, fol, 176) : elle est assise, vue presque de face, légère-
ment tournée à gauche ; son visage est rond ; elle est enveloppée
d’un vaste manteau qui retombe à terre en formant des plis nom-
breux. L’Enfant Jésus, dont le visage se présente de trois quarts à
1. Il se trouve aussi quelques sujets religieux parmi les dessins que M. Ilis de
la Salle a légués au Louvre. On y remarque un llaplême du Christ (n° 80), une
Pietà, avec les instruments de la Passion et les têtes des deux larrons au-dessus
des bras de la croix (n°80), un moine dont la tête est couverte d’un capuchon et
qui tient un gobelet (n° 81), une sainte Catherine de Sienne, déjà mentionnée
et un homme agenouillé, les mains liées sur le dos, devant un bourreau qui
s’apprête à le frapper (n° 82).