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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 12.1894

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Nr. 6
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Müntz, Eugène: Le commandeur Jean-Bapiste de Rossi (1822 - 1894)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24665#0534

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GAZETTE DES BEAUX-AItTS.

que vous voulez bien toujours me témoigner à l’occasion de mes publi-
cations. Cette sympathie est réciproque... Mon texte..., dans son laco-
nisme forcé, fait regretter à chaque page ce que je ne dis pas, et ne
semble que le prodrome d’un travail plus développé. Le but était la
publication des plans de Rome, et la démonstration de leur enchaî-
nement et de toute la genèse de cette branche de littérature gra-
phique romaine, depuis les origines les plus nébuleuses et lointaines.
Mon texte est un tableau général et le canevas et le classement d’un
grand ensemble, plutôt que l’œuvre complète et définitive. Mais la
publication des plans restera, et l’honneur en est dû à la générosité
de l’Institut qui en a fait les frais. Dans la préface et dans les chapitres
sur les architectes du xve siècle, qui se sont occupés des monuments
de Rome, je laisse entrevoir mes projets pour la publication des
dessins et des plans des monuments en question. Francesco di Giorgio,
au lieu d’être oublié, sera un des premiers qui aura mes soins.
Tous ses dessins sont sous mes yeux; l’Académie de Turin semblait
disposée à les publier à ses frais, sous ma direction. Depuis la mort
de Sclopis, je ne sais pas si les dispositions à cet égard sont toujours
les mêmes. — Je vous remercie de votre bonne et gracieuse promesse
de faire connaître à la France l’importance de ma nouvelle publica-
tion. Veuillez en faire ressortir le caractère général qui embrasse
toute la topographie romaine depuis les origines, non pas seulement
le moyen âge... — Jean-Baptiste de Rossi. »

M. de Rossi ne savait pas seulement arracher leurs secrets aux
inscriptions les plus laconiques ou faire jaillir la lumière de rappro-
chements imprévus ; il n’était pas seulement doué d’un véritable don
de divination, il possédait également l’art de mettre en œuvre
ses découvertes, d’y intéresser le public des deux mondes. Sous
sa plume, les problèmes les plus ardus de la topographie romaine,
des institutions de la primitive Eglise, de l’évolution de tel ou
tel symbole, devenaient intelligibles même aux profanes. Il les expo-
sait dans une belle langue italienne un peu oratoire, aux périodes
savamment déroulées, à la façon cicéronienne (par opposition
au style de Salluste, qui compte beaucoup de partisans de l’autre
côté des monts). Il maniait avec une égale facilité le latin et s’est plu
à employer cette langue, que l’on qualifie à tort de morte, tant
pour celui des volumes du Corpus Inscriptionum latinarum qu’il
a rédigé en collaboration avec son illustre ami, Théodore Mommsen,
que pour ses Inscripliones christianœ urbis llomæ Vil sœculo antiquiores,
dont le premier volume a paru en 1861, et le second en 1888.
 
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