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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 17.1897

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Diehl, Charles: Les mosaïques byzantines du Monastère de Saint-Luc
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https://doi.org/10.11588/diglit.28018#0054
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

du x° siècle et, parfois même, il semble les avoir appliqués avec une
prudence vraiment bien timide. Il n’a point su, comme on le faisait
couramment en son temps dans les édifices religieux de la capitale,
comme on le remarque au monastère même dans l’église de la
Theotokos, dégager l’intérieur de sa construction, en remplaçant
par de sveltes colonnes les lourds piliers qui portent la coupole ; il
n’a pas cherché non plus, comme à Sainte-Sophie, à masquer du
moins ces supports par d’habiles artifices; il les a présentés naïve-
ment dans toute leur massive solidité. Pourtant, les colonnettes élé-
gantes qui soutiennent les arcades, les nombreuses fenêtres ouvertes
dans les murailles mettent dans ces lignes un peu alourdies quelque
grâce légère, et surtout la richesse de la décoration rachète ample-
ment les faiblesses relatives de l’architecture. Aussi, l'effet d’ensemble
cst-il d’une saisissante beauté, et l’on peut, aujourd’hui encore, re-
dire en toute vérité avec le vieux voyageur du xvne siècle : « C’est
la plus belle église que j'aie vue dans toute la Grèce, après Sainte-
Sophie de Constantinople. »

III

Il y a quelques années, j'ai eu la bonne fortune de pouvoir, pour
la première fois, donner une description scientifique et détaillée des
mosaïques, jusqu’alors presque inconnues, qui remplissent l’église
de Saint-Luc1. Une chose pourtant manquait à cette étude, et non la
moins essentielle en une telle matière, je veux dire l’illustration,
.le dois à l’obligeance de M. Millet, membre de l’école française
d’Athènes, de pouvoir aujourd'hui présenter aux lecteurs quelques-
unes de ces mosaïques, demeurées jusqu'ici inédites, et j’ai plaisir
à lui en exprimer ici ma vive reconnaissance. J’y joindrai pourtant
l’expression d'un regret : j'aurais souhaité que M. Millet ne bornât
point son rôle à photographier à mon intention cette précieuse série
de documents, mais qu’il voulût bien, pour publier dans leur inté-
grité ces remarquables monuments, unir ses efforts aux miens. Un
scrupule de délicatesse, excessif peut-être, en a empêché M. Millet.
Il a jugé que les droits anciens que j’avais sur Saint-Luc me dési-
gnaient exclusivement pour en achever l'étude. J’ai dû m'incliner
devant ce procédé d’une si courtoise discrétion et prendre pour moi

i. Ch. Diehl, L'Église et les Mosaïques du couvent de Saint-Luc en Phocide.
Paris, 1889 (Bibliothèque des écoles françaises de Rome et d'Athènes).
 
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