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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 17.1897

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Nr. 2
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Müntz, Eugène: Le type de Méduse dans l'art florentin du XVe siècle et le Scipion de la collection Rattier
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https://doi.org/10.11588/diglit.28018#0136
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

son prototype Michel-Ange1, à notre point de départ, je veux dire à
une tête de Méduse. C’est ce second motif qui a pris place dans la
fresque de la Chambre de la Signature. Supposez la tête vue de
profil, au lieu d’être vue de trois quarts : vous auriez exactement la
Médu se du bas-relief de la collection Rattier.

Je m’arrête sans essayer de serrer de plus près le problème : il
me suffira d’avoir démontré que les plus caractéristiques des orne-
ments figurés sur le bas-relief de la collection Rattier, le casque et
la Méduse, forment des lieux communs, indifféremment mis à con-
tribution par les artistes florentins du xva comme du xvi° siècle2, et

homme debout, tenant une draperie gonflée et criant de toutes ses forces (que
nous donnons p. 115). Un autre ressouvenir du dessin de Michel-Ange se trouve,
sculpté en bas-relief, sur la porte latérale de l’Alcazar de Tolède, avec la date 1556.
Ici encore, le personnage, représenté nu, tient une draperie au-dessus de sa tête.

Quelques années auparavant, le même type avait paru, mais estompé et
affadi, sur la cuirasse de saint Michel, dans le retable du Pérugin, La Madone de
Pavic, conservé à la .National Gallery [La Renaissance an temps de Charles
VIII, p. 401). Un type juvénile, la bouche ouverte, mais sans parenté avec les
types florentins, est sculpté sur la porte de l'hôpital des SS. Giovanni e Paolo, à
Venise. Un autre masque, peu accentué, se voit sur la targe que tient l’enfant
debout au premier plan, dans la fresque de Mantegna, Saint Jacques devant le
préfet (église des Eremitani, à Padoue). Un troisième, entouré de serpents, mais
la bouche fermée, orne une plaquette de la collection Gustave Dreyfus (Molinier,
n° 212). Des copies plus ou moins atténuées du type florentin se trouvent, en
outre, sur deux médailles exécutées à Florence, celle de Giovanni Gaddi, par
Dornenico Genni, et celle d’Acciajuoli, par un anonyme (Heiss, Les Médailleurs de
la Renaissance. Florence, t. I, pl. vm, n° 4 ; pl. xvn, n° 2). Ua porte de la sacristie
delà chapelle Garaffa, à la cathédrale de Naples (commencement duxvP siècle),
est également ornée d’une tête de Méduse criant (photographie Alinari,
n» H 582).

Ce masque si caractéristique a pénétré jusqu’en France : il apparaît sur le
bouclier de Minerve, dans un émail du xvi° siècle, exécuté par Jehan de Court, et
conservé dans la Galerie d’Apollon (Havard, Histoire de l’Orfèvrerie française,
p. 300), ainsi que sur un buste en marbre de Coligny, appartenant à Mmc Édouard
André. Les faïences d’Henri II, ou faïences de Saint-Porchaire, contiennent fré-
quemment des têtes grimaçantes, à la bouche entr’ouverte, que l’on est tenté de
prendre pour des têtes de Méduse. Mais un simple examen suffit pour démontrer
qu'il s’agit de masques de théâtre antiques.

1. Au sujet du Julien de Médicis de la collection de M. Gustave Dreyfus, voy.
Bode, Die italicnischcn Sculpturcn der Renaissance in den kœn. Muse en. Bildwerke
des Andrea dcl Vcrrocchto, 1882, p. 46; cf. Italienische Bildhauer der Renaissance,
p. 109, 260, 266. — Die italienische Plastik, p. 105. Berlin, 1893.

2. L’inventaire de la collection des Médicis, rédigé entre 1553 et 1568, men-
 
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