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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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Nr. 1
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Champeaux, Alfred de: L' ancienne École de Peinture de la Bourgogne, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0050
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

devait suivre une marche parallèle à celle du Berry. Ce rapproche-
ment s’étend même à la sculpture, et si les œuvres de Sluter sont
plus dramatiques et d’un art plus avancé que celles de Beauneveu,
on retrouve cependant, dans les ornements et les statuettes qui en-
tourent ses compositions, une parenté évidente avec les productions
de Beauneveu et de l’école française à la fin du xive siècle.

C’est à la même époque (1394-1393) que Beaumez fut chargé de
travaux importants pour la décoration de la Chartreuse de Dijon, dont
la construction avait été dirigée par Drouet de Dammartin, devenu
plus tard maître des œuvres du duc de Berry. Le peintre reçut à
diverses reprises des couleurs, des feuilles d’or et des fournitures
destinées aux retables des autels de Champmol et à l’exécution d’une
grande fresque, sur fond doré, pour la chapelle haute du duc, appelée
la chapelle des Anges. 11 fit également la dorure et la peinture des
tableaux destinés à chacune des stalles des chartreux. Jean de
Beaumez mourut vers 1397, sans avoir pu terminer tous ses travaux
de Dijon, d’Argilly et de Montbard. Il fut remplacé par Jean Malonel
dans les fonctions de peintre du duc de Bourgogne. Bien que son
nom soit, souvent cité dans les archives de Bourgogne, on ne connaît
aucun ouvrage authentique de Beaumez. Nous pensons toutefois que
le petit retable de la vente H. Baudot, possédé aujourd’hui par un
amateur de Cologne, pourrait lui être attribué. Cette peinture fati-
guée n’a pas la finesse d’exécution de celles que l’on donne à
Malouel, et elle rappelle les compositions de la tenture de Y Apoca-
lypse, par Jean de Bandol. Ce serait, si notre hypothèse est confirmée
par des documents postérieurs, une œuvre de transition entre l’art
de, la fin du xive siècle et celui du siècle suivant.

Malouel était originaire de la contrée mosane, qui produisit, vers
le commencement du xve siècle, tant d’artistes renommés, dont les
plus célèbres furent les frères van Eyck. 11 fut vraisemblablement
appelé à Paris par le duc de Bourgogne, et la première mention que
l’on ait, retrouvée de son nom est relative à un paiement qui lui fut
accordé par la reine Isabeau de Bavière, en 1396, pour avoir dessiné
des patrons pour des ornements d’or et des armoiries d’or et de cou-
leurs diverses, tissus d’or sur fond de velours L II entra au service
du duc de Bourgogne en qualité de valet de chambre vers 1397, car,
le 21 mars suivant, il reconnaissait avoir reçu du receveur général
du duché et comté de Bourgogne une somme de trois cents francs

1. Comptes de l’argenterie de la Reine. Arch. Nat., KK. 41 ; — Archives de
VArt français, 1878, p. 168.
 
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