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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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Nr. 1
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Nolhac, Pierre de: La décoration de Versailles au XVIIIe siècle (Nouvelle Série), 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0079
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

moment où on aménagea cet étage des Petits Cabinets pour Marie-
Josèphe de Saxe, elle demeura encore intacte.

Il est facile de voir, d’ailleurs, que la décoration où figure le
chiffre de Louis XV est fort antérieure à Mme du Barry; elle est en
même temps assez différente de celle de la pièce d’angle, qui date
cependant de la même époque. Dans les deux pièces correspondant
à l’ancienne Petite Galerie, on voit, au bas des panneaux d’ébrase-
ment, deux torches croisées avec une couronne. Dans la pièce
d’angle, les motifs des boiseries, aujourd’hui dorées, présentent des
coquilles, des têtes de dauphins, de singes, d’oiseaux, etc.;, et tou-
jours les L enlacés au-dessus de la fenêtre. La forme ovale de ce qui
fut la chambre de Mmc du Barry est exactement celle qu’avait aupa-
ravant le bout de la galerie; de même le passage, qui s’ouvre à
gauche de la cheminée actuelle et qui servait assez commodément à
Louis XV, existait dès la création de la pièce et la mettait en com-
munication par quelques degrés avec la Bibliothèque située au-dessus
du Cabinet du Conseil.

Dans tout l’appartement, ce qu’il y a de pins intéressant aujour-
d’hui est l’arrangement décoratif des profondes fenêtres en man-
sarde. L’architecte a su tirer le plus heureux parti de cette ingrate
disposition. Ce sont autant de petits réduits qu’il devait être délicieux
de meubler d’objets délicats et d’où la vue sur les cours du Château
est admirable.

On sait, par le texte de La Martinière de 1741, quelque chose sur
la décoration reçue par la Petite Galerie et les cabinets voisins,
avant qu’il ne fussent mis en dorure : « Bien n’est doré que les
moulures des glaces, les ornements de dessus les cheminées, ceux
des trémeaux et des bordures de plusieurs tableaux. Tout le reste
des lambris est peint de différentes couleurs tendres, appliquées avec
un vernis particulier fait exprès, qui se polit et se rend brillant par
le mélange de huit ou dix couches les unes sur les autres... Dans la
pièce en galerie, il y en a six autres (tableaux), représentant diffé-
rentes chasses d’animaux féroces étrangers, comme celle du lion, du
tigre, de la panthère, de l’éléphant, du taureau sauvage et de l'ours.
Ces tableaux sont sortis du pinceau de de Troy, de Boucher, de
Vanloo, qui en a fait deux, de Parrocel et de Lancret. Ils sont tous
d'une très belle composition et très bien traités. On y en remarque
encore d’autres petits qui servent d’ornements dans différents
endroits de ces petits appartements, dans lesquels il est facile de
reconnaître le caractère de gaieté de Lancret.»
 
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