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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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Nr. 3
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Jamot, Paul: Le buste d'Elche
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https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0259
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LE BUSTE D'ELCIIE

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nonce d’instinct, pourrait presque être répété sérieusement par les
archéologues. Tout au moins il évoque une des opinions les plus
vraisemblables qu’on puisse avoir, en l'état actuel de nos connais-
sances, sur le buste d’Elche et l’école d’art à laquelle il se rattache b

Le buste d’Elche, en effet, n’est pas une œuvre isolée. L’étran-
geté du costume et de la parure, l’originale beauté de l’ensemble, ne
doivent pas nous faire oublier qu’il est très étroitement apparenté à
une série déjà nombreuse de sculptures dont il se distingue surtout,
sinon uniquement, par la supériorité de l’exécution, comme partout
et toujours le chef-d’œuvre se distingue des œuvres moins habiles
qui l’ont précédé en le préparant et des œuvres médiocres venues
après lui. En annonçant à l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres
l’heureux résultat delà mission de M. Paris, M. Heuzey a pu dire:
« La trouvaille d’Elche est une de ces découvertes inespérées et
cependant attendues, qui réalisent, en les dépassant, les dernières
prévisions de l’archéologie1 2. »

Le musée de Madrid possède un nombre considérable de sculp-
tures provenant de la même région. Elles sont connues sous le nom
de sculptures du Cerro de los Santos. Le Cerro de los Scinlos se trouve
à quelque distance au nord-ouest d’Elche, dans la contrée monta-
gneuse qui s’étend en arrière de la côte d’Alicante, entre la petite
ville d’Yecla et le bourg de Montealegre. Ce nom, la Colline des
Saints, lui fut donné par les paysans, à cause des statues qu’on
y trouvait et qui ressemblaient, pensaient-ils, aux saints de pierre
de leurs églises. Pendant de longues années, personne ne s’occupa
de ces découvertes, dues au hasard : elles restèrent sur place, aban-
données à l’ignorance des indigènes, qui en détruisirent un grand
nombre. Ce fut seulement en 1872 que le gouvernement espagnol
envoya au Cerro un archéologue, M. Saviron, qui acheta pour le
musée de Madrid la collection rassemblée par un horloger d’Yecla3.
Depuis que ces sculptures sont entrées au musée de Madrid, elles
n’ont pas pu rester tout à fait inaperçues : elles ont été vues par
quelques savants espagnols et étrangers, à qui elles ont suggéré des

1. En 1892, à propos de certaines des statues du Cerro clc los Santos, M. Heuzey
disait déjà : « nulle autre ne peut nous donner une idée plus approchante de ce
que pouvait être le vrai costume carthaginois, vers l’époque dont un roman
célèbre a tenlé la résurrection» (Comptes rendus de l'AcMd. des Inscr., 1892,p. 157).

2. Comptes rendus de l’Académie des Inscriptions, 1897, p. 510.

3. On trouvera la bibliographie relative au Cerro de los Santos dans l’article de
M. Heuzey (Revued'Assyriologic,\,. III, p. 98-99).Cf.Paris, Monuments Piot, 1897, p. 9-10.
 
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