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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 23.1900

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Nr. 2
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Migeon, Gaston: Les cuivres arabes, 2, Le "Baptistère de Saint Louis" au Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24720#0141
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LES CUIVRES ARABES

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728 de Vhégyre » (1327). L’autre koursi provient de la mosquée du
sultan Mohammed el Nasser, fils de Kalaoun.

C’est du xiv® siècle que datent ces superbes portes de mosquées,
faites d’un système de champs polygonaux, arrangés en forme
d’étoiles emboîtées les unes dans les autres et gravées de charmants
ornements à incrustations d’argent et d’or. La plus curieuse, qui est
au musée, provient de la mosquée de la princesse Tatar (1359).
Aucune n’est plus belle que la grande porte à deux vantaux de la
mosquée du sultan Hassan, aujourd’hui placée à l’entrée de la mos-
quée d’El Moyyaed, et que celle du tombeau d'Uassan (1356). La
grande porte de la mosquée de Barkouk, et celle de la mosquée d’El
Ghouri montrent que cet art continua jusqu’au xve siècle à être
exercé avec une suprême habileté. D’ailleurs, la belle caisse de Koran,
ciselée et incrustée d’argent, avec son admirable inscription en
caractères kouffiques et soulous, trouvée dans la mosquée funéraire
du sultan El Ghouri, et aujourd’hui au musée du Caire, est du travail
le plus fin et le plus délicat.

N’oublions pas, parmi ces belles pièces arabes, la superbe écri-
toire conservée au Cabinet des médailles et qui est au nom du sultan
Sha’ban (1345).

* *

Pendant que Part des damasquineurs de Mossoul avait, en Syrie
et en Egypte, ces destinées brillantes, il se transmettait presque en
même temps et avec un éclat presque égal en Perse, où il paraît avoir
eu son plein épanouissement au xivc siècle. Le style décoratif dérive
étroitement de Mossoul et tous les détails caractéristiques s’y retrou-
vent. Le style des figures est bien différent; elles se sont allongées,
et extraordinairement amincies ; le costume est tout autre : on ne
retrouve plus guère le costume arabe, ni la gandourah serrée à la
taille par une ceinture, ni le haïk enserrant la tête ; ce sont des robes
très lâches et à demi bottantes, et fréquemment de longs rubans
noués autour des têtes et retombant de côté.

Une des pièces les plus remarquables de Perse que nous con-
naissions est une grande boîte octogonale à pans coupés, décorée
d’inscriptions et de médaillons de cavaliers, et d’un couvercle de
même forme et bombé. Le travail de ciselure et de damasquine
est d’une finesse remarquable ; il peut être proposé comme un type
parfait des cuivres persans du plein xive siècle. Cette boîte appartient
au musée du Louvre. De la même époque est un très beau seau, privé

XXIII. — 3e PÉRIODE.

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