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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 23.1900

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Nr. 4
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Portalis, Roger: Claude Hoin, [4]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24720#0320
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CLAUDE H OIN

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qui lui a suffi jusqu’alors. Il se remue, va voir amis et connaissances,
les frères Daru, Maret, Denon, pétitionne auprès du ministre Chaptal
et finalement n’obtient rien, le parti semblant être pris, en haut
lieu, de ne plus admettre de nouveaux artistes au Louvre et d’éli-
miner peu à peu les anciens occupants.

En désespoir de cause, Claude Hoin s’oriente autrement et
songe sérieusement à partir pour Dijon, afin d’y régler certaine
affaire de maison restée indivise entre son frère le chirurgien et
lui, se rendre compte de son petit avoir et peut-être s’y fixer s’il
trouve dans sa ville natale une place qui les fasse vivre. Déchire-
ment ! Adieux touchants, mais
serment solennel de n’ètre absent
que deux à trois mois.

C’est alors à la sensible
Amélie à se lamenter, à trouver le
temps long et l’existence bien pâle,
à compter les jours d’absence et
appeler de tous ses vœux le retour
de celui qu’elle veut pouvoir nom-
mer devant tous son époux. Elle
se fait adresser ses lettres sous le
couvert d’une amie qui demeure
dans la même maison qu’elle. Pen-
dant ce temps, bien accueilli par
son frère et sa belle-sœur, Hoin
se reprend à la vie de province,
exécute des portraits, s’occupe de la réorganisation de l’Académie
de Dijon, en y faisant entrer ses amis de Paris, Colson, Gois, Ponce,
etc., et d’obtenir la place de professeur de peinture et de dessin au
lycée de Dijon. Il cherche aussi à se faire bien venir de son futur
beau-père, lui envoie du bon vin, des friandises locales, dessine une
composition allégorique à la mémoire de sa femme défunte, ce qui
le touche beaucoup, exécute pour lui le portrait de son ami Saint-
Firmin et prépare ainsi son retour, tout en cherchant à habituer son
amie à l’idée de quitter son père pour venir habiter Dijon avec lui.

Mais l’absence se prolonge, les mois succèdent aux mois dans
l'attente d’une nomination qui n’arrive pas, et la pauvre Amélie est
bien près de se croire abandonnée. Nous avons eu sous les yeux près
de cinquante lettres de Mme Lefort, où elle se lamente, examine la
situation sous toutes ses faces, lui parle de travaux à faire à Paris,

Mme AMÉLIE LEFORT, FEMME DE C. HOIN
MINIATURE l’AR G. IIOIN
(Appartient à M. le Dr Henri Royer-CollarJ.)
 
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