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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 24.1900

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Nr. 3
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Bénédite, Léonce: L' exposition décennale, La peinture étrangere, 1: les arts à l'Exposition Universelle de 1900
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https://doi.org/10.11588/diglit.24721#0197
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LA PEINTURE ÉTRANGÈRE A L’EXPOSITION DÉCENNALE 179

il s’oriente tour à tour, sans hésiter, du côté d’où vient le plus de
lumière.

La confusion des mœurs, des races, l’unification des pays, liés
chaque jour plus étroitement par des intérêts devenus plus pressants
et par des rapports que les progrès matériels du siècle ont rendus
quotidiens, ne pouvaient que contribuer à donner à l’art universel
cette grande apparence d’unité dans laquelle les écoles locales ne
se distinguent plus guère que par des nuances.

Il n’y a plus, à vrai dire, dans le domaine de l’art, de nations
diverses parlant un langage différent, mais tout au plus des provinces
voisines que l’on devine à certain accent de clocher.

Aujourd’hui, grâce à l’expansion de notre enseignement offi-
ciel qui, depuis le début du siècle, a formé la plupart des grands
artistes des deux mondes, grâce au rayonnement des glorieux et
hardis novateurs qui ont illustré notre art en le revivifiant, c’est
vers la France que s’orientent toutes ou presque toutes les grandes
écoles, nouvelles ou rajeunies, de l’Europe, de l’Amérique et, ajou-
tons-le, pour la première fois, de l’Extrême-Orient.

BELGIQUE

Un phénomène assez curieux à noter, dont nous constatons les
effets sans en percevoir aussi clairement les causes, c’est que ce ne
sont point les pays les plus riches ni les plus puissants qui occupent
dans ce grand concours des étrangers la place la plus originale.
L’art vit surtout de liberté. Sans doute ce développement exagéré
des grandes académies, dont nous regrettions certains abus tout
à l’heure, est-il incompatible avec l’éclosion des individualités indé-
pendantes. Les écoles qui font preuve de la vitalité la plus intense,
de l’activité la plus intelligente, se trouvent être ces vaillants petits
pays qui s’échelonnent tout le long de la mer du Nord, en premier
lieu la Belgique, puis la Hollande et le Danemark et enfin la Suède
et la Norvège. Si vous vous tournez ailleurs, c’est de nouveau là,
vers le Sud, l’Italie et l’Espagne, absorbées par les difficultés de
leurs luttes économiques et politiques, qui, sur leur vieux terroir
fatigué où ont levé jadis de si magnifiques moissons, tentent de
produire encore à cette heure qucdques fleurs vives et parfumées.

Ce n’est certes point la Belgique qui mériterait le reproche
d’exclusivisme académique. Ce petit peuple, notre voisin, — nous
pourrions même dire notre frère ou, tout au moins, notre cousin
 
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