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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 24.1900

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Nr. 3
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Bénédite, Léonce: L' exposition décennale, La peinture étrangere, 1: les arts à l'Exposition Universelle de 1900
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https://doi.org/10.11588/diglit.24721#0198

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180

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

germain, — tient à côté de nous, depuis le commencement du siècle,
la tête du mouvement de l’art. Depuis 1835, date où Leys produisait
à notre Exposition universelle une sensation restée inoubliée, la
Belgique n’a cessé de présenter à notre admiration, à chacun de
nos Salons et, en particulier, à l’occasion des grandes récapitula-
tions décennales, une nombreuse famille de maîtres incontestés.
C’est un pays où, par race, par tradition, on est essentiellement
artiste ; je dirai mieux, où l’on est peintre, ce qui est moins commun
à l’étranger, c’est-à-dire qu’on y a conservé le goût du beau et fort
métier, vigoureux et expressif, qu’on n’y a jamais perdu le sens
des réalités et que jamais ces vaillants petits-fils des Rubens et des
Jordacns n’ont sacrifié l’exécution à l’intention.

Aussi, de toutes les expositions étrangères, c’est à coup sûr la
section belge qui se présente avec le plus de tenue et d’autorité.

Avec beaucoup d’à-propos, les organisateurs de cette exposition
se sont dégagés des termes étroits du règlement pour nous faire
opérer un petit x’etour sur le passé, singulièrement instructif. C’est
ainsi qu’à côté de l’ensemble qui constitue le mouvement de l’art
belge dans ces dix dernières années, se présente, pour le soutenir
et l’expliquer, toute une salle pour ainsi dire exclusivement occupée
par les anciens. On peut regretter que les autres sections n’aient
pas compris leur exposition avec ce court préambule rétrospectif.

A côté du développement classique de la grande école d’Anvers,
qui a été une des principales éducatrices de notre époque, et dont le
plus illustre et le plus vaillant représentant, M. Wauters, décou-
ragé par le manque de place, a renoncé à figurer au Grand Palais,
s’est produit tout un mouvement de beaux peintres indépendants,
très divers de tempérament et d’idéal, mais tous unis par le même
noble souci de réaliser fortement les formes de la vie et du rêve,
et qui dominent toute l’école belge contemporaine.

Les deux plus anciens, l’on peut dire les deux chefs de file,
Leys et de Groux, décédés depuis trop longtemps, manquent par
malheur à cette série, dont ils indiqueraient le point de départ. Mais
leur suite immédiate est là. Tous ces vieux Belges hardis et robustes,
fermes et précis, qui se sont illustrés dans nos lices internationales,
sont présents, morts ou vivants, avec des œuvres antérieures à ces
dix années et qui, parfois même, — ne nous en plaignons pas, —
ont figuré déjà à nos expositions antérieures.

Voici d’abord les deux frères Stevens. Sur Alfred nous n'avons
plus rien à apprendre. Sa récente exposition à l’Ecole des Beaux-
 
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