LA DÉCORATION ET LES INDUSTRIES D’ART
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sives, et fermement écrit afin d’être discerné de loin. En somme,
M. Vever semble l’orfèvre prédestiné pour établir la transition
entre l’ancienne école et la nouvelle, entre le joaillier pur et le
bijoutier-joaillier, entre M. Massin et M. René Lalique. Ne suffit-il
pas, pour s’en convaincre, d’étudier les diadèmes à plumes de paon,
à monnaie-du-pape, le pendentif à ancolie ou la broche à épis? Les
montures relèvent du modernisme
merveille exalter la qualité des
gemmes; puis, à la différence des
aînés, M. Vever poursuit l’expres-
sion du décor par l’association
des matières, et on le voit pro-
gressivement, pondérément, op-
poser aux facettes scintillantes
du brillant la matité de l’émail
dépoli, unir à l’eau du diamant
l’azur de l’opale.
L’univers, la vie, les livres,
ont meublé la mémoire de M. René
Lalique et aiguisé la susceptibi-
lité de ses sens. Par une heureuse
revanche de l’idéal, la pensée,
partout présente, atteste le privi-
lège insolite d’une imagination
pittoresque et recherchée, malgré
son inépuisable fertilité. Pour
M. René Lalique, la nature est le
'« temple à vivants piliers » où
l’homme
... passe à travers des
le plus franc, tout en sachant à
êls de symboles ;
mais l’artiste n’interroge pas seulement le sol et le ciel, les plantes
et les arbres; la créature humaine, le visage et le corps féminin, la
faune fabuleuse ou réelle, savent encore l’inspirer. N’est-ce pas dire
qu’il accepte toutes les suggestions, comme l’exige sa conception
d art naturaliste et visionnaire, « infinie comme le rêve et vaste
comme la beauté » ?
Chez 1 ui, l’accord est exceptionnel entre les facultés du penseur
et le souverain pouvoir de l’exécutant. Loin de se restreindre à
l’enchâssement des pierres et des perles, il veut étendre le bénéfice
XXV. — 3e PÉRIODE.
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sives, et fermement écrit afin d’être discerné de loin. En somme,
M. Vever semble l’orfèvre prédestiné pour établir la transition
entre l’ancienne école et la nouvelle, entre le joaillier pur et le
bijoutier-joaillier, entre M. Massin et M. René Lalique. Ne suffit-il
pas, pour s’en convaincre, d’étudier les diadèmes à plumes de paon,
à monnaie-du-pape, le pendentif à ancolie ou la broche à épis? Les
montures relèvent du modernisme
merveille exalter la qualité des
gemmes; puis, à la différence des
aînés, M. Vever poursuit l’expres-
sion du décor par l’association
des matières, et on le voit pro-
gressivement, pondérément, op-
poser aux facettes scintillantes
du brillant la matité de l’émail
dépoli, unir à l’eau du diamant
l’azur de l’opale.
L’univers, la vie, les livres,
ont meublé la mémoire de M. René
Lalique et aiguisé la susceptibi-
lité de ses sens. Par une heureuse
revanche de l’idéal, la pensée,
partout présente, atteste le privi-
lège insolite d’une imagination
pittoresque et recherchée, malgré
son inépuisable fertilité. Pour
M. René Lalique, la nature est le
'« temple à vivants piliers » où
l’homme
... passe à travers des
le plus franc, tout en sachant à
êls de symboles ;
mais l’artiste n’interroge pas seulement le sol et le ciel, les plantes
et les arbres; la créature humaine, le visage et le corps féminin, la
faune fabuleuse ou réelle, savent encore l’inspirer. N’est-ce pas dire
qu’il accepte toutes les suggestions, comme l’exige sa conception
d art naturaliste et visionnaire, « infinie comme le rêve et vaste
comme la beauté » ?
Chez 1 ui, l’accord est exceptionnel entre les facultés du penseur
et le souverain pouvoir de l’exécutant. Loin de se restreindre à
l’enchâssement des pierres et des perles, il veut étendre le bénéfice
XXV. — 3e PÉRIODE.
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