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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 25.1901

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Nr. 2
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Hymans, Henri: Correspondance de Belgique
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https://doi.org/10.11588/diglit.24807#0190
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CORRESPONDANCE DE RELGIQUE

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Hippolyle Boulenger, qui, bien plus à l’amitié et aux conseils de van Camp
qu’à de passagères études de figures à l’Académie, fut redevable de ses succès
ultérieurs de paysagiste, brillait à l’exposition par un ensemble d’œuvres
sûrement faites pour rehausser encore la réputation du jeune maître défunt.

L’éducation en grande partie française de Boulenger, sa connaissance précoce
des Daubigny, des Corot, des ïroyon, des Rousseau, ne fut pas sans inlluer sur
la marche de son talent, le jour où, au contact de la nature, il sentit s’éveiller en
lui l’instinct mystérieux qui décida de sa vocation. Volontiers il se proclamait
de l’école de ïervueren ; c’est à la campagne qu’il avait planté son chevalet de
paysagiste, et, vraiment, il eût été en droit de dire, avec un peintre ancien,
« natura sola magistra ». La nature ne fut pas seulement son guide, elle fut son
éducatrice ; il lui fut redevable de ce qu’il sut et traduisit en maître.

Un des anciens de l’Académie, et bien exclusivement formé par elle, si je ne
me trompe, M. Amédée Bourson, a fait revivre le souvenir, déjà lointain, de la
présence à Bruxelles de Proudhon, par un portrait remarquable et consciencieux
du philosophe.

L’artiste, dans celte œuvre traitée d’un pinceau délicat, n’a en rien voulu
idéaliser le modèle, et la page d’histoire que constitue ce morceau d’étude
fouillée est rendue plus impressionnante par l’entière absence de la recherche
de l'à côté.

Des sept peintures de M. Alfred Stevens rassemblées par les organisateurs
de l’exposition, c’est à la Femme à la fenêtre, un des succès de l’École des Beaux-
Arts en février 1900, que sont allés les suffrages des connaisseurs. Les souvenirs
que garde le maître de son passage dans l’atelier de Navez sont assez connus.
On lui a su gré, dans sa patrie, de rappeler, en ces quelques pages de son presti-
gieux pinceau, l’aurore d'une carrière si brillamment parcourue, en rehaussant
le prestige de l’école dont il se réclame, et qui se fait honneur de le compter
parmi les siens.

On en peut dire autant de Conslanlin Meunier, à l’origine statuaire, transi-
toirement peintre, à qui pourtant la sculpture réservait des triomphes dont
l’honneur a rejailli sur l’école, belge. Beprésenté à l’exposition dans les deux
genres, c’est moins par les œuvres de son passé que par celles du présent, qu’il a
tenu à y prendre part. Même comme peintre, il voit en statuaire.

Un excellent portrait de M. I. Verheyden le représentait le pinceau à la
main, devant le chevalet, tandis que, dans un fusain de M. Broerman, gran-
dement conçu, nous l’apercevions dans son atelier de sculpteur.

L’Académie de Bruxelles peut revendiquer une bonne part du progrès décisif
de la statuaire belge au cours des dernières années. Avec.son directeur, M. van
der Stappen, dont le contingent comprenait un buste magistral de Portaels,
MM. J. Dillens, Vinçotte, Lambeaux, Desenfants, Charlier,et bien d’autres connus
à Paris, concouraient à l’éclat de sa représentation.

M. Vinçotte y fit, notamment, figurer un buste du roi Léopold II, traité en
manière d’esquisse, dont le caractère et la large conception ont vivement frappé
les visiteurs.

Le groupe des graveurs, — tous anciens élèves de Calamatta, J.-B. Meunier,
aujourd’hui défunt, maître de grand style, MM. Gustave Biot, Desvachez, De-
marnez, Danse, — n’était pas sans contribuer, pour sa part, à l’excellente tenue
 
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