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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 29.1903

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Nr. 3
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Chennevières, Henry de: François Dumont, miniaturiste de la reine Marie-Antoinette
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https://doi.org/10.11588/diglit.24811#0213
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FRANÇOIS DUMONT

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frascatane, de Chérubini, à’Arnault, le poète dramatique. Entre le**
ouvrages les plus disputés, il importe de faire mention du Comte
d’Artois et de la Comtesse d’Artois en 1777, de Louis XVI en 1791, du
peintre Girardet, de Mll<: Alexcmdrine, artiste romaine, du Comte de
Montesquiou, ministre de l’Intérieur en 1814, et d’une miniature
d’importance, le chef-d’œuvre peut-être de la seconde période de vie
de l’artiste : Louis XVIII, la Duchesse d’Angoulême et Charles X.

Pour l'autre fils, Bias, Dumont n’eut pas même à s’interroger,
car le goût le plus vif des sciences naturelles gagnait l’adolescent :
amour inattendu dont lui, le père, était sans doute la cause, si l’on
mi croit certaine anecdote de famille. Aux journées de vacances,
quand les deux collégiens piaffaient après la chère campagne de
Limoges-Fourches, lieu de beaux éhats, loin des livres, deux modes
de transport s’offraient : la diligence ou le coche d’eau ; mais le père,
chaque fois, leur bourrant la poche d’un callot de pain graissé de
rillettes : « Allez, les garçons! la route est belle et vos brodequins
en bon état. A vos âges, la trotte de Lunéville à Nancy me semblait
une promenade de nourrice. » Et dix lieues de trajet s’allongaient
devant les petits piétons involontaires, fourbus à l’arrivée. Ainsi
se font les bonnes maisons ! pensait l’économe chef de famille.
Comment, au cours des interminables kilomètres, le besoin d’her-
boriser, de distraire sa fatigue avec la flore de l’Ile-de-France, ne
serait-il venu, soit à l’un, soit à l’autre fils? Biais s’y dut plaire et
se prendre de zèle pour le culte des simples et des herbiers savants :
une vocation de pharmacien était née. Restait à lui permettre de
grandir et d’aller aux écoles.

« Va pour l’art de guérir! » soupira Dumont résigné. Dès 1811,
le jeune homme était pharmacien militaire, sous-aide des hôpitaux
de Strasbourg. Du moins ne pouvait-on l’accuser de choisir un
métier sans à-propos, car, avec Napoléon, les cornues de laboratoire
ne risquaient pas de vaquer. Deux ans plus tard, lui survenait
le brevet de pharmacien-major de la 4e division de l’armée de
l’Adige. Détail de cœur : pour le petit savant, dépêché si loin,
François Dumont composait un médaillon à quatre figures de
profil, où lui-même s’est peint avec sa femme, sa fille et son fils
aîné, puis le mettait dans la pochette sentimentale du transalpin.
Aux heures lourdes de là-bas, la chère miniature rendait à Bias un
peu d’allégeance souriante. Lors du désarmement de 1815, le jeune
homme recevait commission de pharmacien de la prison de Fonte-
vrault, épousait la fille du directeur, Maximilienne Belle, mais, soit
 
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