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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 30.1903

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Nr. 1
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Cochin, Henry: Quelques réflexions sur les Salons, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24812#0037
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QUELQUES RÉFLEXIONS SUR LES SALONS

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nerfs ou de l’âme. Peintre ou sculpteur qui veulent faire connaître,
en bien ou en mal, l’ensemble physique ou moral d’un homme,
devront distinguer ce trait justement, cette ligne, ce détail; c’est là
qu’il faudra appuyer, ou, si l’on veut, « charger » .Voyez ces merveilles
de ressemblance : les portraits japonais, et je ne dis pas seulement
des portraits d’hommes ou de femmes, mais des portraits d’oiseaux,
de fleurs; pas même, moins encore : une feuille, un nœud de bam-
bou. Quel en est le moyen d’expression? Un coup de pinceau,

PORTRAIT DE M. S EM, PAR M. BOLDINI
(Société Nationale des Beaux-Arts.)

renflé ici, effilé là, l’exacte surcharge du trait unique, de celui qui
dit tout.

Mais quel est justement ce trait que l’artiste devra distinguer
entre tous, pour le désigner à tous, et le <«. charger » de tout le poids de
son attention? Qui le lui indiquera et quel principe le lui fera pré-
férer? C’est ici qu’intervient la « nature » de l’artiste, l’intention de sa
pensée et sa disposition d’âme. Son choix pourra s’étendre depuis
l'expression facétieuse, satirique, proprement caricaturale, jusqu’à
l’image idéale, où transparaît surtout la lumière de la vie intérieure.
Je voudrais attirer la rêverie de quelques rêveurs sur une suite de
portraits, ordonnés à ce point de vue seulement. Je commencerais
par la « charge » satirique, pour arriver, à l’autre bout, à la « charge »
 
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