GAZETTE DES BEAUX-ARTS
à voir préparer et écraser, où ils faisaient imprimer profondément
les arabesques, les filets, les fleurons, les armoiries des fers gra-
cieusement dessinés, — que devient le cuir? Il me semble qu’on le
met à mal : on le découpe, on le sculpte, on le cisaille, on le
teint en tons dégradés. On empêche mon œil de le reconnaître, ma
main de le tâter. Il me tarde de passer l’avenue, et de me reposer
les yeux sur les maroquins pleins de la collection Dutuit !
Du cuir aux étoffes et des étoffes au mobilier, il n’est qu'un pas,
et quelques autres pas nous conduiront de là à l’architecture. Et de
plus en plus, et pas à pas, la douloureuse question des styles se
COUPE EN PORCELAINE DÉCORÉE D’ÉMAUX, PAR M. DAMMOÜSE
(Société Nationale des Beaux-Arts.)
pose impérieusement. Il vaut donc mieux le dire tout de suite :
l’effort de ces dix dernières années pour trouver de nouvelles formes
ornementales, un nouveau style, a abouti à un échec complet et
certain. Quelques succès de détail, quelques amusantes recherches,
comme le mobilier populaire de M. Benouville, ou la chambre d’en-
fant de M. Sauvage, ne doivent pas masquer ce trop évident résul-
tat. Le temps est venu, je pense, de prononcer le De profundis et
les dernières prières sur le soi-disant modem style, être abortif et
adultérin, qui porte un nom anglais, mais est né vraiment en Alle-
magne, qui n’est pas moderne, puisqu’il paraît déjà suranné et court
la province, — qui de plus n’est pas un style, nomme il serait
aisé de le démontrer. Du moins, comme conclusion de cette rapide
oraison funèbre, je voudrais espérer que son exemple servira de
à voir préparer et écraser, où ils faisaient imprimer profondément
les arabesques, les filets, les fleurons, les armoiries des fers gra-
cieusement dessinés, — que devient le cuir? Il me semble qu’on le
met à mal : on le découpe, on le sculpte, on le cisaille, on le
teint en tons dégradés. On empêche mon œil de le reconnaître, ma
main de le tâter. Il me tarde de passer l’avenue, et de me reposer
les yeux sur les maroquins pleins de la collection Dutuit !
Du cuir aux étoffes et des étoffes au mobilier, il n’est qu'un pas,
et quelques autres pas nous conduiront de là à l’architecture. Et de
plus en plus, et pas à pas, la douloureuse question des styles se
COUPE EN PORCELAINE DÉCORÉE D’ÉMAUX, PAR M. DAMMOÜSE
(Société Nationale des Beaux-Arts.)
pose impérieusement. Il vaut donc mieux le dire tout de suite :
l’effort de ces dix dernières années pour trouver de nouvelles formes
ornementales, un nouveau style, a abouti à un échec complet et
certain. Quelques succès de détail, quelques amusantes recherches,
comme le mobilier populaire de M. Benouville, ou la chambre d’en-
fant de M. Sauvage, ne doivent pas masquer ce trop évident résul-
tat. Le temps est venu, je pense, de prononcer le De profundis et
les dernières prières sur le soi-disant modem style, être abortif et
adultérin, qui porte un nom anglais, mais est né vraiment en Alle-
magne, qui n’est pas moderne, puisqu’il paraît déjà suranné et court
la province, — qui de plus n’est pas un style, nomme il serait
aisé de le démontrer. Du moins, comme conclusion de cette rapide
oraison funèbre, je voudrais espérer que son exemple servira de