Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 31.1904)

LE «PAREMENT DE NARBONNE» AU LOUVRE

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vieux, trop chenu pour que Beauneveu, disparu en 1400, ait pu le
dessiner.

Nous avons montré successivement que le Parement de Narbonne
est un travail français, puisqu’on en cite de semblables chez le roi
Charles V; que les peintres royaux indigènes en fabriquaient, puis-
que l’un des parements est donné à « maistre Girart d’Orléans », et
qu’il est peint sur
samit, à l’encre noire.

Nous avons signalé
les rapports entre la
constitution esthéti-
que de l’œuvre, etcer-
tains autres ouvrages
étudiés récemment
à propos du portrait
de Jean le Bon h Nous
montrons d’une façon
indiscutable que le
Parement existe
avant la confection
du livre dHeures du
duc de Berry dans
lequel ce prince est
représenté portant sa
barbe, ce qui nous
met au plus tard dans
les environs de 1390.

Nous savons d’ail-
leurs, eu égard au
portrait de la reine,
morte en 1377, que l’œuvre devait être antérieure de quelques
années, soit 1374-75 environ.

Si, comme on l’a dit, et comme je l’ai cru moi-même un instant,
Jean Bandol ou Bondolf, dit de Bruges, est l’auteur du Parement, il
estdevenu pleinement parisien d’allures. Avant qu’il fut né, les canons
s’étaient établis chez nous, et ni Girart d’Orléans, ni Pucelle, ni An-
seau de Sens, ni Jacques de Macy, ne devaient rien à Jean de Bruges
qui eût été leur petit-fils. Or, leurs œuvres contiennent en embryon 1

LE PORTEMENT DE CROIX, M I NIA T U RE
DES «PETITES HEURES DU DUC DE BERRY
(Bibliothèque Nationale, Paris.)

1. Le Portrait de Jean le Bon à la Bibliothèque Nationale (article à paraître).