Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 35.1906)

LES SALONS DE 1906

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lyptyquc des Saisons. Complet aujourd’hui, il fait face à une mu-
raille où se déroule, également sur cinq panneaux, une composition
dont le motif est la ville même de Toulouse. C’est donc au paysage
que le peintre a demandé le principe et les éléments essentiels de
sa décoration : avec une synthèse de la plus grande allure, il nous
présente, sous la forme la plus simple et la plus saisissante, les deux
aspects que revêt la Nature
aux yeux des hommes : les
Champs et la Ville. Cepen-
dant, de l’un comme de
l’autre, l’Humanité n’est
pas absente. Elle y figure
par des types expressifs,
qui incarnent, avec leurs
costumes, leurs travaux,
leurs sentiments ou leurs
gestes, le peuple des Champs
et celui de la Ville.

Ici, dans la prairie plan-
tée de hauts peupliers et
traversée par un ruisseau,
c’est le travail des foins.

Rangée en files régulières
jusqu’au pied des hautes
collines, une équipe de
journaliers fauche l’herbe

drue qui va bientôt charger ÉTUDE po(JR üNE ÜÉC0 JT10N DU CAPIT0LE

des charrettes semblables à DE TOULOUSE, par m. HENRI MARTIN
Celle qU On voit là-bas, déjà (Société des Artistes français.)

pleine. Trois petites filles en

blouses roses ou blanches dansent une ronde à l’ombre des arbres;
une autre, assise, berce dans ses bras l’enfant que sa mère lui a confié.
Dans un des petits panneaux de gauche, c’est une idylle champêtre :
une fille vêtue d’une robe rose avec un tablier bleu tricote en gardant
ses moutons, tandis qu’un jeune gars, le front ombragé d’un chapeau
de paille et la veste sur l’épaule, lui dit des mots d’amitié qu’on devine
lents et gauches. A droite, une vieille, dont les cheveux blancs sont
serrés d’une coiffe noire, chemine, chargée d’un bissac et s’ap-
puyant sur une canne : incapable désormais d’un emploi plus fati-
gant, elle surveille une chèvre blanche accompagnée de son chevreau.