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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 38.1907

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Nr. 1
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Courboin, Franc̜ois: Exposition de portraits peints et dessinés à la Bibliothèque Nationale, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.24865#0050
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

certe lin peu, des frottis de pastels clairs, des traînées d’estompe à
peine appuyée, produisent un effet grisâtre qui devient, comme
l’aspect gris de certains tableaux de Chardin, une révélation, pour
peu qu’on ouvre les yeux. Il est prodigieux de rendre si simplement
l’acuité d’un regard, la nature d’un tempérament, la fraîcheur d’un
épiderme jeune, la flétrissure d’une peau de vieillard. On en peut
juger par le portrait d’une jeune femme, Marie de Beauvilliers de
Saint-Aignan, abbesse de Montmartre (n° 206) et par celui de Renaud
de Beaune-Semblançay, archevêque de Bourges (n° 278). On ne peut
que citer ici les excellents portraits d’Augustin de Thou (n° 255), de
l’homme anonyme coiffé cl’un grand chapeau, type d’émcutier solide
du temps de la Ligue (n° 256), du sieur Descluseaux (n° 267), de
Cornaro (n° 274), d’Antoine Caron (n° 277), de Louis Gourdon de
Genouillac (n° 280), du marquis de Ragny (n° 282), de Mllc de Charron
(n° 283), tellement vivants, tellement vrais, qu’on ne peut rester
quelques minutes devant eux sans entendre un visiteur citer le nom
de quelqu’un qui leur ressemble, et qu’un physiologiste ne peut trou-
ver de meilleurs documents pour étudier la permanence des types.

Le groupe suivant comprend les dessins attribués à Jean de Court.

Le monogramme I. D. C., inscrit au bas d’un portrait de femme
■anonyme de 1580 environ (n° 289), a servi de base à cette attribution.
On l’avait d’abord lu I. D. G. et, comme tel, attribué à Jean de Gour-
mont. Henri Bouchot, qui a déblayé le terrain pour tant de questions, a
fait remarquer que la dernière lettre du monogramme est bien un C,
•et proposé d’y voir la signature de Jean de Court, né vers 1530, inscrit
de 1572 à 1601 parmi les émailleurs de Limoges, valet de chambre
de Charles IX et de Henri III, père d’un (ils, Charles de Court, pourvu
de la même charge dès 1575. Jean de Court est cité à propos de deux
portraits : celui du duc d’Anjou, le futur Henri III, que Charles IX
se fit apporter à son lit de mort, et celui de la duchesse de Guise,
qui lui fut payé 90 livres en 1585.

Les portraits de Jean de Court sont quelquefois un peu coton-
neux; il y en a d’admirables, et il faut citer, parmi les plus célèbres,
ceux de Marie Touchet, maîtresse de Charles IX, qui devint dame
de Balzac d’Entragues (n° 287), celui de Henri IV jeune (n° 285),
identifié par Bouchot d’après le livre d’IJeures de Catherine de Médicis,
et celui de la belle Gabrielle d’Estrées (n° 290-291) dont la physio-
 
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