EXPOSITION D’ART CHRÉTIEN A AIX-LA-CHAPELLE 171
saint Cyprien, de saint Evermare et de saint Servais, ce dernier décoré d’orne-
ments de style Renaissance et datant de la fin du xvie siècle.
C’est à la générosité du prélat de Maestricht que l’on a dû de pouvoir admirer
les deux anges en argent repoussé qui ornent le cercueil de saint Servais,
dont la technique semble appartenir à l’art du commencement du xme siècle.
L’emploi des gemmes, de prédominant qu’il était sous l’inlluence byzantine, est
devenu purement accessoire ; seul le travail du métal fait la valeur de ces reliefs.
Nous voici devant des œuvres d’art complètement réalisées; leur valeur ne
OSTENSOIRS EN ARGENT DORÉ, XVIIIe SIÈCLE
Église Saint-Pierre d’Aix-la-Chapelle, et églises de Büllingen et de Burg-Reularid• )
dépend plus seulement d’une foi robuste exprimée avec une force que la naïveté
technique accentue. La lutte, souvent si pathétique, entre le métier malhabile et
la matière rebelle à exprimer le sentiment de l'artiste est terminée. La technique
concise et forte dont ces ligures font preuve, indique un art en pleine possession
de ses moyens. On admirera l’harmonieux dessin des plis, qui sont ici le prin-
cipal élément décoratif. Ils ont perdu la raideur conventionnelle des dalmatiques
byzantines, et, s’ils n’ont pas encore atteint la souplesse et la grâce que les artistes
du xive et surtout du xve siècle, surent leur donner, — et qui devaient aboutir aux
traînes somptueuses et théâtrales qui suivirent la Renaissance, — ils n’en sont
que plus strictement mystiques et d’un caractère religieux mieux défini.
L’attitude parfaitement noble et l’expression méditative de ces anges aux yeux
pensifs et profonds, surtout le grand sentiment de piété dont leurs gestes sont
empreints, en font de merveilleuses œuvres d’art et les mettent au rang des plus
plausibles figures d’anges qu’un artiste ait jamais conçues et réalisées.
C’est à un artiste d’Aix-la-Chapelle que l’on doit la pièce désignée au cata-
logue comme un reliquaire, mais qui semble plutôt une pyxide, ou peut-être
saint Cyprien, de saint Evermare et de saint Servais, ce dernier décoré d’orne-
ments de style Renaissance et datant de la fin du xvie siècle.
C’est à la générosité du prélat de Maestricht que l’on a dû de pouvoir admirer
les deux anges en argent repoussé qui ornent le cercueil de saint Servais,
dont la technique semble appartenir à l’art du commencement du xme siècle.
L’emploi des gemmes, de prédominant qu’il était sous l’inlluence byzantine, est
devenu purement accessoire ; seul le travail du métal fait la valeur de ces reliefs.
Nous voici devant des œuvres d’art complètement réalisées; leur valeur ne
OSTENSOIRS EN ARGENT DORÉ, XVIIIe SIÈCLE
Église Saint-Pierre d’Aix-la-Chapelle, et églises de Büllingen et de Burg-Reularid• )
dépend plus seulement d’une foi robuste exprimée avec une force que la naïveté
technique accentue. La lutte, souvent si pathétique, entre le métier malhabile et
la matière rebelle à exprimer le sentiment de l'artiste est terminée. La technique
concise et forte dont ces ligures font preuve, indique un art en pleine possession
de ses moyens. On admirera l’harmonieux dessin des plis, qui sont ici le prin-
cipal élément décoratif. Ils ont perdu la raideur conventionnelle des dalmatiques
byzantines, et, s’ils n’ont pas encore atteint la souplesse et la grâce que les artistes
du xive et surtout du xve siècle, surent leur donner, — et qui devaient aboutir aux
traînes somptueuses et théâtrales qui suivirent la Renaissance, — ils n’en sont
que plus strictement mystiques et d’un caractère religieux mieux défini.
L’attitude parfaitement noble et l’expression méditative de ces anges aux yeux
pensifs et profonds, surtout le grand sentiment de piété dont leurs gestes sont
empreints, en font de merveilleuses œuvres d’art et les mettent au rang des plus
plausibles figures d’anges qu’un artiste ait jamais conçues et réalisées.
C’est à un artiste d’Aix-la-Chapelle que l’on doit la pièce désignée au cata-
logue comme un reliquaire, mais qui semble plutôt une pyxide, ou peut-être