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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 1.1909

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Nr. 2
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Leprieur, Paul: Les récentes acquisitions du département des peintures au Musée du Louvre (1907 - 1908), 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24871#0170
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

sympathie souplement alerte pour tout ce qui, parmi les jeunes géné-
rations, pouvait annoncer un talent en formation ou en germe. 11
semble avoir aimé, autant et plus que son père, jouer auprès des ar-
tistes un rôle de protecteur et d’ami, les aidant souvent de ses conseils
ou de sa bourse, leur payant même à l’occasion le voyage si ambitionné
d’Italie, suivant la pratique alors réputée de bon ton dans le monde
des grands seigneurs ou des financiers. L’avertissement du catalogue
de vente, où sont rapportés ces détails, célèbre particulièrement les
délicatesses de sa bienfaisance discrète. Aussi rien d’étonnant, si,
près des Italiens en nombre réduit, à peine représentés par quelques
brillants et aimables décorateurs du genre de Salvator Rosa et de
Canaletto, ou des Flamands et des Hollandais toujours aimés (gri-
saille de van Dyck, important Téniers, etc.), l’école française continue
à garder dans la collection la meilleure part. On y retrouve des
artistes de gloire établie : soit du xvne siècle, comme Lenain et
Callot; soit surtout du xvme, pour la plupart encore vivants et
souvent déjà recherchés précédemment, allant de Fr. Lemoine, Le-
prince, Lantara, J. Vernet, Demachy, Hubert Robert, Greuze (La Si-
gnora de Amicis, rachetée à la vente précédente) ou Fragonard (Le
Sacrifice de la rose) à Debucourt, Üemarne, Schall, Taunay, etc. Mais
de nouveaux venus commencent aussi à se montrer : les uns, tels
que Landon, Gauffier, Fabre, Guérin et autres, représentants du
style académique; d’autres, comme Valenciennes, Bruandet ou Bi-
dauld, apportant un renouvellement dans le paysage; et, par-dessus
tout, ceux qui gardent encore trace, dans leurs formules, de la grâce
aimable d'autrefois, de Swebach des Fontaines, Mallet ou Mlle Gérard
à Boilly (La Galerie du Palais-Royal), Drolling ou Prud’hon (quatre
petites esquisses peintes, qui semblent les Allégories du musée de
Montpellier, et trois dessins pour Y Art d'aimer de Gentil Bernard).
Gabriel Godefroy qui, l’année même précédant celle de sa mort,
achetait encore des tableaux anciens à la vente de Solirène (1812),
semble s’être également tenu toujours au courant et à l’affût des
nouveautés les plus modernes. On le constate aussi en sculpture, où,
de même qu'il allait précédemment à Caffieri, il s’est épris maintenant
des Bacchantes de Glodion ou de Marin, ainsi que dans le soin
toujours raffiné de la décoration et de l’ameublement même, qui nous
apparaît ici entièrement renouvelé au goût du jour. Ainsi se complète
très heureusement l'image de celui dont Chardin fixa la grâce enfan-
tine et qui devait devenir un amateur de goût aussi intelligemment
ouvert. N’y avait-il pas là comme une raison de plus de l’accueillir
 
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