DOI issue:
Nr. 5
DOI article:Migeon, Gaston: La collection Victor Gay aux musées nationaux
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
dant, les dispositions dans son Dictionnaire de VAmeublement.
Victor Gay avait été nommé, en 1848, architecte diocésain de la
cathédrale de Bourges, et ce fut à ce moment qu’il commença à
constituer les bases du grand travail qui allait absorber toutes les
heures de son existence. Ce labeur était double : il fallait d’abord,
par une exploration des archives et des bibliothèques, établir par
fiches tous les vocables qui désignaient au Moyen âge les objets
d’usage, et tous les textes qui s’y appliquaient, puis rechercher tous
les objets pouvant encore exister qui se rapportaient précisément à
ces vocables ou à ces textes, et s’en assurer la possession quand cela
était possible, — les dessiner quand Gay ne les rencontrait que classés
dans les collections publiques ou privées. — Puis, ayant engrangé
sa récolte, après plus de vingt années de recherches patientes
et continues, possesseur de deux mille dessins ou objets et de
trente mille textes, Victor Gay put se croire prêt à livrer au public
les résultats de ce colossal travail de bénédictin. En 1883, par-
aissait le premier fascicule de ce Glossaire archéologique du Moyen
âge et de la Renaissance dont ici même1 Edmond Bonnalfé annon-
çait la publication en la commentant. D’autres fascicules parurent,
puis la mort vint interrompre ce grand travail à la lettre G, je ne
saurais dire irrémédiablement, puisque toutes les fiches existent
encore, et qu'il est permis d’espérer qu’il pourra être un jour pro-
chain poussé à l’achèvement.
La collection qu’à sa mort laissait Victor Gay était donc le fruit
de plus de vingt ans de recherches guidées par un sens aigu de la
curiosité; le moindre objet était riche de l’érudition à laquelle il
avait servi de prétexte, la plupart avaient été longuement commentés
dans le Glossaire, tous avaient servi d’instruments de travail à un
véritable amateur, à un grand érudit. S’assurer la possession des
éléments de choix de cette collection, c’était un devoir pour le
Louvre; il n’y a pas failli. Et la brève étude que nous allons con-
sacrer aux choses les plus importantes de cette collection précisera
l’importance que quelques-unes d’entre elles prendront dans nos
séries.
*
❖ ❖
Le département des peintures recueille, de la collection Victor
Gay, trois tableaux. Le premier a été offert par Mme veuve Gay
1. Gazette des Beaux-Arts, janvier 1884, p. 74.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
dant, les dispositions dans son Dictionnaire de VAmeublement.
Victor Gay avait été nommé, en 1848, architecte diocésain de la
cathédrale de Bourges, et ce fut à ce moment qu’il commença à
constituer les bases du grand travail qui allait absorber toutes les
heures de son existence. Ce labeur était double : il fallait d’abord,
par une exploration des archives et des bibliothèques, établir par
fiches tous les vocables qui désignaient au Moyen âge les objets
d’usage, et tous les textes qui s’y appliquaient, puis rechercher tous
les objets pouvant encore exister qui se rapportaient précisément à
ces vocables ou à ces textes, et s’en assurer la possession quand cela
était possible, — les dessiner quand Gay ne les rencontrait que classés
dans les collections publiques ou privées. — Puis, ayant engrangé
sa récolte, après plus de vingt années de recherches patientes
et continues, possesseur de deux mille dessins ou objets et de
trente mille textes, Victor Gay put se croire prêt à livrer au public
les résultats de ce colossal travail de bénédictin. En 1883, par-
aissait le premier fascicule de ce Glossaire archéologique du Moyen
âge et de la Renaissance dont ici même1 Edmond Bonnalfé annon-
çait la publication en la commentant. D’autres fascicules parurent,
puis la mort vint interrompre ce grand travail à la lettre G, je ne
saurais dire irrémédiablement, puisque toutes les fiches existent
encore, et qu'il est permis d’espérer qu’il pourra être un jour pro-
chain poussé à l’achèvement.
La collection qu’à sa mort laissait Victor Gay était donc le fruit
de plus de vingt ans de recherches guidées par un sens aigu de la
curiosité; le moindre objet était riche de l’érudition à laquelle il
avait servi de prétexte, la plupart avaient été longuement commentés
dans le Glossaire, tous avaient servi d’instruments de travail à un
véritable amateur, à un grand érudit. S’assurer la possession des
éléments de choix de cette collection, c’était un devoir pour le
Louvre; il n’y a pas failli. Et la brève étude que nous allons con-
sacrer aux choses les plus importantes de cette collection précisera
l’importance que quelques-unes d’entre elles prendront dans nos
séries.
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Le département des peintures recueille, de la collection Victor
Gay, trois tableaux. Le premier a été offert par Mme veuve Gay
1. Gazette des Beaux-Arts, janvier 1884, p. 74.