LES PORTRAITS DE DURER
PAR LUI-MÊME
Le nombre des portraits
que Diirer nous a laissés
de lui-même est certes
infiniment moins considé-
rable que la suite des por-
traits peints ou gravés de
Rembrandt qui forment
une série unique dans
l’histoire de l’art. Cepen-
dant le maître de Nurem-
berg s’est plu maintes fois
à scruter son visage : non
par vanité morbide ou
parce qu’il avait l’âme pué-
Cliché F- Stoedtner, Berlin. __
PORTRAIT d’ALBERT DURER PAR LUI-MEME TlIG Cl 1111 lNcirClSSG, ïïlcll S
dessin a la plume (1492) pour se confesser lui-
(Bibliothèque de l’Université d’Erlangen.) < ,
meme. Ce penchant s ac-
corde bien avec le caractère méditatif et réfléchi d'un artiste que
nous voyons aussi curieux de lui-même que de la nature, aussi
acharné à déchiffrer l’énigme de sa propre personnalité que les lois
de l’univers visible.
S’il se campait souvent, le crayon ou le pinceau à la main, devant
son miroir, ce n’était pas pour sourire complaisamment à son image,
mais pour se prendre, à défaut de modèle, comme sujet d’études et
d’expériences; il modifiait son accoutrement et sa pose, pour obser-
ver sur lui-même le jeu des attitudes, la variété des expressions
physionomiques ou les proportions des différentes parties du visage.
C’est la première fois que cette curiosité passionnée de 1 artiste
pour sa propre personne apparaît dans 1 histoire de 1 art germanique.
PAR LUI-MÊME
Le nombre des portraits
que Diirer nous a laissés
de lui-même est certes
infiniment moins considé-
rable que la suite des por-
traits peints ou gravés de
Rembrandt qui forment
une série unique dans
l’histoire de l’art. Cepen-
dant le maître de Nurem-
berg s’est plu maintes fois
à scruter son visage : non
par vanité morbide ou
parce qu’il avait l’âme pué-
Cliché F- Stoedtner, Berlin. __
PORTRAIT d’ALBERT DURER PAR LUI-MEME TlIG Cl 1111 lNcirClSSG, ïïlcll S
dessin a la plume (1492) pour se confesser lui-
(Bibliothèque de l’Université d’Erlangen.) < ,
meme. Ce penchant s ac-
corde bien avec le caractère méditatif et réfléchi d'un artiste que
nous voyons aussi curieux de lui-même que de la nature, aussi
acharné à déchiffrer l’énigme de sa propre personnalité que les lois
de l’univers visible.
S’il se campait souvent, le crayon ou le pinceau à la main, devant
son miroir, ce n’était pas pour sourire complaisamment à son image,
mais pour se prendre, à défaut de modèle, comme sujet d’études et
d’expériences; il modifiait son accoutrement et sa pose, pour obser-
ver sur lui-même le jeu des attitudes, la variété des expressions
physionomiques ou les proportions des différentes parties du visage.
C’est la première fois que cette curiosité passionnée de 1 artiste
pour sa propre personne apparaît dans 1 histoire de 1 art germanique.