PIERRE BRÉBIETTE
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Brébiette a débuté vraisemblablement dans l’eau-forte par des
traductions. Ces traductions ne sont, en aucune façon, des copies.
A l’exemple des Garrache, Brébiette ne se pique d’être ni complet,
ni exact. Il essaie de rendre le caractère général de l’œuvre qui
l’arrête. Ce sont, en quelque sorte, des notes et des impressions
qu’il nous communique. A les prendre ainsi, ses confidences ont de
quoi nous intéresser. Il a enlevé de verve, en 1624, un croquis d’après
une Fortune de Claude Vignon. Capable de comprendre Raphaël
LA FUITE EN ÉGYPTE, EAU-FORTE ORIGINALE DE PIERRE BRÉBIETTE
(L. B., 8) ou Andrea del Sartoj (L. B., S), il manifeste une remar-
quable intelligence des Vénitiens. Habile interprète de Palma
(L. B., 3, 32), il a été vivement impressionné par Véronèse : il le
marque dans son estampe d’après la Vierge entre saint Georges et
sainte Justine, plus encore en résumant le Mariage de saint Georges
du maître-autel de San Giorgio in Braida, à Vérone. L’emphase
splendide et l’ampleur décorative de cette composition ne sont pas
diminuées sous sa pointe. Par un travail très léger, très égal, il est
même parvenu à évoquer les lumières nacrées et le blondissement
de la toile. Cette sympathie pour Venise surprend un peu chez un
compatriote et un contemporain de Simon Vouet1.
1. D’après les documents recueillis par Jal (Dictionnaire de biographie), Bré-
biette était rentré en France en 1626, année où il épousa Louise de Neufgermain,
il habita dans la Cité à partir de 1628, et, après 1632, dans File Saint-Louis, il
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Brébiette a débuté vraisemblablement dans l’eau-forte par des
traductions. Ces traductions ne sont, en aucune façon, des copies.
A l’exemple des Garrache, Brébiette ne se pique d’être ni complet,
ni exact. Il essaie de rendre le caractère général de l’œuvre qui
l’arrête. Ce sont, en quelque sorte, des notes et des impressions
qu’il nous communique. A les prendre ainsi, ses confidences ont de
quoi nous intéresser. Il a enlevé de verve, en 1624, un croquis d’après
une Fortune de Claude Vignon. Capable de comprendre Raphaël
LA FUITE EN ÉGYPTE, EAU-FORTE ORIGINALE DE PIERRE BRÉBIETTE
(L. B., 8) ou Andrea del Sartoj (L. B., S), il manifeste une remar-
quable intelligence des Vénitiens. Habile interprète de Palma
(L. B., 3, 32), il a été vivement impressionné par Véronèse : il le
marque dans son estampe d’après la Vierge entre saint Georges et
sainte Justine, plus encore en résumant le Mariage de saint Georges
du maître-autel de San Giorgio in Braida, à Vérone. L’emphase
splendide et l’ampleur décorative de cette composition ne sont pas
diminuées sous sa pointe. Par un travail très léger, très égal, il est
même parvenu à évoquer les lumières nacrées et le blondissement
de la toile. Cette sympathie pour Venise surprend un peu chez un
compatriote et un contemporain de Simon Vouet1.
1. D’après les documents recueillis par Jal (Dictionnaire de biographie), Bré-
biette était rentré en France en 1626, année où il épousa Louise de Neufgermain,
il habita dans la Cité à partir de 1628, et, après 1632, dans File Saint-Louis, il