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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 5.1911

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Michon, Louis: Quelques œuvres d'orfèvrerie des Huguenots français réfugiés en Angleterre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24875#0081

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

de Charles II aux Pays-Bas, après sa restauration sur le trône
d’Angleterre : plusieurs nouvelles sortes d’ustensiles domestiques,
auparavant inconnues en Angleterre, y furent alors introduites, dont
la décoration se distingue particulièrement par un caractère pure-
ment hollandais. La simple ornementation du temps de Charles Ier
et de la « Commonwealth » (1649-1660) fut tout à fait abandonnée
pour ce style nouveau. Quoique beaucoup de pièces de la vaisselle
royale, aussi bien que les grandes pièces d’orfèvrerie, y compris
celles que Charles II avait données à ses maîtresses (Nell Gwyn et
Louise-Renée de Quérouaille, qui devint ensuite duchesse de Ports-
mouth), aient été depuis longtemps fondues, il existe encore au
château de Windsor, dans la collection de l’empereur de Russie et
dans des collections particulières, beaucoup de spécimens montrant
cette influence hollandaise. Les nombreuses salières, fonts baptis-
maux, etc., conservés à la Tour de Londres, sont des témoignages
suffisants du style hollandais dans l’ornementation repoussée. Il ne
nous a pas semblé inopportun de mentionner ces deux importantes
périodes de l’histoire de l’orfèvrerie anglaise où celle-ci fut pro-
fondément influencée par les styles étrangers.

Avant de passer à la troisième, où nous allons décrire certaines
pièces introduites en Angleterre par les réfugiés français, un fait
doit être relaté. On prétend d’ordinaire que pas un protestant fran-
çais ne se fixa en Angleterre avant la révocation de l’édit de Nantes
en 1683; mais, comme le texte suivant le montrera, un réfugié au
moins avait traversé la Manche avant cette date historique. Nous
citons ce document dans le texte original :

« In 1682 a court of the Goldsmiths company was held when the freedom
of the company was granted te Peter Ilaraske with the following certifi-
cate : These are to certify that ail whonffl it may concern that Peter
Ilaraske, lately corne from France, for to avoid persécution and live
quietly, is not only a protestant, but, by his Majestys1 bounty is made a
free denizen, that lie may settle freely with lus family2. »

(En 1682, une assemblée de la compagnie des orfèvres accorda à Pierre
Ilaraske la liberté de la compagnie avec le certificat suivant: «Nous certi-
fions par la présente à tous ceux que cela peut intéresser que P. Ilaraske,
récemment arrivé de France pour éviter la persécution et vivre tranquille,
est non seulement protestant, mais qu’il est fait citoyen libre parla bonté
de Sa Majesté, et qu’il peut s’établir librement avec sa famille. »)

1. Charles II.

2. Memorials of the Goldsmith’s Company, 1896, vol. If, p. 172.
 
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