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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 5.1911

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Michon, Louis: Quelques œuvres d'orfèvrerie des Huguenots français réfugiés en Angleterre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24875#0082

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QUELQUES OEUVRES D’ORFÈVRERIE

Le vrai nom de cet orfèvre, anglicisé dans ce document, est
Pierre Harache ; nous parlerons de lui plus loin.

Les orfèvres français qui se réfugièrent en Angleterre après la
révocation de l’édit de Nantes rencontrèrent une grande hostilité de
la part de leurs confrères londoniens. On en a la preuve évidente
dans deux pétitions présentées à la corporation des orfèvres de
Londres. La première, datée du 1er octobre 1703, est signée par six des
plus importants orfèvres de
Londres qui demandent que
le travail des artisans étran-
gers ne soit pas vérifié ni
poinçonné avec les poinçons
du Londres1. Dans la se-
conde, datée du 11 décem-
bre 17112, d’amères récla-
mations sont faites au sujet
de l’état languissant du com-
merce dû à l’intrusion des
étrangers; une des princi-
pales accusations portées est
que les Français travail-
laient meilleur marché que
les Anglais. Il a été men-
tionné plus haut que l’an-
cienne corporation des orfè-
vres de Londres, à qui
incombait le poinçonnage de
l’or et de l’argent, reçut
favorablement Pierre Ila-
rache, et, quoique la réponse aux deux pétitions ne soit pas connue,
nous devons conclure de la vogue des réfugiés que ces pétitions
n’eurent pas de succès. Il est très difficile de connaître le nombre
exact d’orfèvres français qui trouvèrent asile en Angleterre; l’histo-
rien Macaulay dit qu’on calcula que, dans un espace de quelques
mois, cinquante mille familles quittèrent la France; parmi elles se
trouvaient des noms éminents dans la science, la littérature et
l’art. Samuel Smiles, l’auteur d’un livre intéressant, Self-help, dit
qu’il y eut à peine une branche de commerce en Angleterre qui ne

SEAU A RAFRAICHIR ET FONTAINE A VIN,
PAR PIERRE HARACHE LE JEUNE

(1700-1701)

(Collection du comte Spencer.)

1. Memorials of the Golclsmith’s Company, 1896, vol. II, p. 181.

2. Ibid., vol. II, p. 186.
 
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