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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 5.1911

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Nr. 2
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Gabillot, Cyrille: Alexis Grimou, [1]: peintre français (1678 - 1733)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24875#0187

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ALEXIS GRIMOU

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Le père de Grimou abandonna l'éducation de son fils à sa sœur qu'il
avait emmenée avec lui en France, et qui, à cause de sa rare beauté et de
sa vie exemplaire, eut le bonheur d’épouser un Français pourvu d’unejolie
fortune. Sur sa prière,le mari consentit à garder chez lui le jeune homme...
Celui-ci n'avait de goût que pour le dessin ; mais, ayant dans la maison de-
son oncle le rôle d’un serviteur plutôt que d’un parent, il ne pouvait
s’adonnera sa vocation que pendant la nuit... Son oncle, l’ayant surpris,
lui permit de consacrer au dessin ses heures de loisir pendant le jour,
sous la surveillance d’un peintre habile... Parmi des circonstances sû
heureuses, Grimou noua une intrigue d’amour avec la fille de la maison.
Sa maîtresse devint enceinte. L’oncle jura de le faire enfermer pour la vie
dans une maison de correction et tint parole... Un Français de condition,
enfermé temporairement dans la même prison, fut frappé du talent de
l’artiste. Il plaida sa cause auprès de l’oncle, qui finit par se laisser toucher..
Grimou fut mis en liberté, marié à sa maîtresse et, aux frais de l’oncle,
confié aux meilleurs peintres pour recevoir leurs enseignements... Mais.
Grimou, plein de rancune, finit par injurier son beau-père et força sa
femme, par ses mauvais traitements, à le quitter et à se réfugier dans la
maison de son père...

Mme Grimou était bien, en effet, apparentée à une famille étran-
gère. Seulement cette famille était italienne (les Procope venaient
d'Italie) et non suisse. Toutefois il se peut que Jean Grimou ait épousé
sa cousine, auquel cas Fuessli aurait confondu les deux femmes.

Alexis, ayant désormais un ménage à soutenir, ne pouvait rester-
indéfiniment chez un patron. Il se sentait assez sûr de lui pour songer
à se créer une situation indépendante. Mais, pour « travailler de la
peinture », un artiste devait être membre d’une corporation. Le nôtre-
avait à choisir entre l’Académie Royale de peinture et de sculpture
et celle de Saint-Luc. Son talent ne le rendait pas indigne de la
première. Le 5 septembre 1705, Grimou présenta ses ouvrages à
l’agrément de cette Compagnie :

Du scunedy 5 septembre 1705. — Présentation du S1' Grimou. Après la
conférence, le Sr Alexis Grimou, né à Argenteuil, peintre en portraicts,
s’est présenté pour estre reçeu académicien, et à la pluralité des voix, sa
présentation a esté agréée, et luy a esté ordonné de faire pour ouvrage de
réception les portraits de Mr Raon et de Mr Ooypel fds. — (Procès-verbaux,
de l’Académie.)

Lorsque l’Académie agréait les ouvrages d'un artiste, cela signi-
fiait qu’elle le jugeait digne de solliciter ses suffrages. Pour être
membre titulaire et définitif, l’agréé devait ensuite exécuter, dans.
 
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