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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 5.1911

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Nr. 2
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Gabillot, Cyrille: Alexis Grimou, [1]: peintre français (1678 - 1733)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24875#0188

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168

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

une des salles de l’Académie, un ou deux tableaux ordonnés par le
directeur. Sur le vu de ces derniers ouvrages, la Compagnie, à la
majorité des voix, admettait ou rejetait le candidat. Alexis eut donc
à faire pour sa réception les portraits d’Antoine Coypel et du
sculpteur Raon.

S’éleva-t-il entre le peintre et ses modèles quelques difficultés,
car leurs idées en art ne concordaient guère, ou Grimou fut-il par
ailleurs trop surchargé de besogne? On ne sait. Toujours est-il que
notre artiste ne semble pas avoir mis une grande hâte à se libérer
de son épreuve dernière. A la fin des six mois qui lui avaient été
accordés, on le voit, en effet, demander un nouveau sursis. Le cas,
d’ailleurs, se présentait souvent et ne prouve absolument rien contre
lui :

Du samedi) 21 février 1706. —Prorogation de Grimou.— Aujourd’huy
samedy, 27 février 1906, l’Académie estant assemblée à l'ordinaire, a pro-
rogé le temps du sieur Grimou de six mois, sur la réquisition qu’il en a
faite. — (Procès-verbaux de l’Académie.)

Ainsi les choses se passèrent très régulièrement lorsque Grimou
sollicita son admission à l’Académie. Le 5 septembre 1705, au
témoignage du procès-verbal, aucun autre artiste n’avait présenté
ses ouvrages. Nougaret et Leprince rapportent pourtant à ce sujet
l’anecdote suivante :

Lorqu’il fut question de le recevoir [Grimou] à l’Académie Royale, il y
fit porter son tableau de réception ainsi qu’il est d’usage. En attendant
l’heure de l’assemblée, il s’amusa à considérer les tableaux qu’il aperçut
sur des chevalets et demanda quel en était l’auteur. On lui répondit qu’ils
étaient d’un peintre qu’on allait recevoir en même temps que lui. « Quoi!
s’écria Grimou, on accueille ici de pareils ignorants ! Je peindrais beau-
coup mieux avec mon pied.Je ne veux plus être d’une telle Académie et je
lui apprendrai quels associés elle doit donner à un Grimou. » Sans vouloir
entendre raison, il fait remporter son tableau, descend l’escalier tout en
grondant et va, pour son argent, se faire recevoir maître peintre à l'Aca-
démie de Saint-LucJ.

Ce récit prouve donc simplement que son auteur ignorait les
usages et les règlements de l’Académie Royale, ou plutôt qu’il ne
connaissait pas plus l’Académie Royale que celle de Saint-Luc.
Les artistes de la première égalaient pour le moins en talent les 1

1. Anecdotes des Beaux-Arts.
 
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