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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 6.1911

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Nr. 6
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Algoud, Henri: Un maitre du décor de la soie: Philippe de Lasalle
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https://doi.org/10.11588/diglit.24876#0486
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458

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Né à Seyssel, clans l’Ain, le 2 septembre 1723, Philippe de
Lasalle 1 montra tout jeune de grandes dispositions pour le dessin et
fut placé à Lyon dans l’atelier du peintre d’histoire Sarrabat; il y
fit de tels progrès, qu'un parent riche l’envoya continuer ses études
à Paris. Philippe de Lasalle2 entra aux cours publics que venait de
fonder Bachelier, peintre du Roi; il fut ensuite élève de Boucher,
puis de Dutillieu, décorateur célèbre.

Lin dessinateur-fabricant lyonnais, M. Cbarryé, étonné du talent
naissant du jeune homme, résolut de l’attacher à sa maison de
commerce; il le décida, non sans peine, à revenir s’installer à Lyon;
plus tard il prenait l’artiste pour associé d’abord, puis comme gendre.
D’autre part, si le moment où Ph. de Lasalle devint le collabora-
teur du fabricant lyonnais Pernon n’a pas été établi avec précision,
non plus que la façon exacte dont s’exerça cette collaboration, le fait
n’en reste pas moins d’importance par ses heureuses conséquences3.

Claude-Camille-Etienne de Pernon, né en 1753, mort en 1808,
« descendait d’une vieille famille qui depuis près d’un siècle tenait
dans les annales lyonnaises un rang prépondérant pour la fabrica-
tion des tissus4. » Dans sa jeunesse, envoyé par son père en Russie,
il avait su, au cours de son séjour, se faire distinguer par Catherine II,
et dans la suite il obtint des commandes importantes de belles
étoffes pour la décoration des palais impériaux. Il fut un des repré-
sentants les plus célèbres du commerce lyonnais dans la spécialité
des soieries pour meubles, qu’il contribua puissamment à déve-
lopper. Fournisseur attitré de la cour royale de France, de celles
d’Espagne et de Russie, il le devint également de l’administration
du Mobilier impérial et même, de 1802 à 1807, à l’exclusion de
tous autres concurrents.

On l’a dit fort heureusement3 : « L’alliance de Camille Pernon et
de Ph. de Lasalle, l’un merveilleusement doué pour le négoce, l’autre
artiste décorateur de premier ordre en même temps que prodigieux

1. Tous ces détails biographiques sont empruntés à la très intéressante étude
publiée par M. Émile Leroudier sur Les Dessinateurs de la fabrique lyonnaise au
xviue siècle. Lyon, Rey, 1908.

2. On a souvent orthographié: De la Salle, mais l’artiste a toujours signé lui-
même : (f de Lasalle ».

3. En 1773 1e ministre Turgot ût octroyer à Ph. de Lasalle par Louis XVI le
cordon de Saint-Michel avec la pension de 6 000 livres attachée à ce titre, pension
qui fut en 1780 déclarée réversible sur sa femme. En 1783 l’artiste obtintla grande
médaille d’or destinée à récompenser les travaux les plus utiles au commerce.

4. E. Dumonthier, Les Étoffes napoléoniennes, Paris, 1909.

5. Ibid.
 
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