PHILIPPE DE LASALLE
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technicien, eut une influence certaine pendant la seconde moitié du
xviiic siècle sur l’art décoratif appliqué à la soie. » A cette alliance
on doit, en tout cas, une série hors de pair d’étoffes façonnées parmi
lesquelles de vrais chefs-d’œuvre, comme la tenture du lit de la
reine Marie-Antoinette à Fontainebleau.
Le grand talent de Ph. de
avaient fait apporter plusieurs
appareils pour la soie, ne lui
donnèrent cependant pas la
fortune; ses derniers jours
furent attristés par de sérieux
embarras. La Révolution l’avait
ruiné, et plus particulièrement
le siège de Lyon, où son atelier1
brûla sans que l’on parvînt à
rien sauver de ses métiers. Dans
une lettre en date du 28 fri-
maire an XI, adressée au citoyen
Bureau-Pusy, préfet du dépar-
tement, Las aile demande à
céder à la ville ses inventions
et se plaint de l’état misérable
« d’un artiste qui a travaillé
trente ans pour arriver à la
perfection de cette mécanique
[son métier] et qui en fait
l’abandon, d’un artiste qui a
été dix ans de sa vie à ne
Lasalle et son ingéniosité, qui lui
perfectionnements aux métiers et
TENTURE EN SOIERIE BROCHÉE
EXÉCUTÉE POUR LA COUR DE RUSSIE
PAR P El. DE LASALLE
recevoir que 150 à 200 livres (CollectioMle MM. Tasinari et Chatel.)
d’une pension de 6 000. »
Le préfet et le Conseil municipal décidèrent d’acheter les métiers
de Ph. de Lasalle pour les placer au Conservatoire des Arts; le
grand artiste, quelque peu délivré des soucis matériels, put se con-
sacrer à ses dernières inventions. Il mourut pauvre, le 23 février
1805, à Lyon; la ville lui avait accordé un logement dans le couvent
désaffecté des Dames de Saint-Pierre, transformé en Conservatoire
des Arts et Métiers. Il léguait à cette institution, « pour servir à
t. Le fait que l’atelier et les métiers de l’artiste étaient sa propriété person-
nelle, ainsi qu’on le voit, semblerait bien prouver qu’il n’avait pas contracté
d’association, au sens strict du mot, avec tel ou tel.
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technicien, eut une influence certaine pendant la seconde moitié du
xviiic siècle sur l’art décoratif appliqué à la soie. » A cette alliance
on doit, en tout cas, une série hors de pair d’étoffes façonnées parmi
lesquelles de vrais chefs-d’œuvre, comme la tenture du lit de la
reine Marie-Antoinette à Fontainebleau.
Le grand talent de Ph. de
avaient fait apporter plusieurs
appareils pour la soie, ne lui
donnèrent cependant pas la
fortune; ses derniers jours
furent attristés par de sérieux
embarras. La Révolution l’avait
ruiné, et plus particulièrement
le siège de Lyon, où son atelier1
brûla sans que l’on parvînt à
rien sauver de ses métiers. Dans
une lettre en date du 28 fri-
maire an XI, adressée au citoyen
Bureau-Pusy, préfet du dépar-
tement, Las aile demande à
céder à la ville ses inventions
et se plaint de l’état misérable
« d’un artiste qui a travaillé
trente ans pour arriver à la
perfection de cette mécanique
[son métier] et qui en fait
l’abandon, d’un artiste qui a
été dix ans de sa vie à ne
Lasalle et son ingéniosité, qui lui
perfectionnements aux métiers et
TENTURE EN SOIERIE BROCHÉE
EXÉCUTÉE POUR LA COUR DE RUSSIE
PAR P El. DE LASALLE
recevoir que 150 à 200 livres (CollectioMle MM. Tasinari et Chatel.)
d’une pension de 6 000. »
Le préfet et le Conseil municipal décidèrent d’acheter les métiers
de Ph. de Lasalle pour les placer au Conservatoire des Arts; le
grand artiste, quelque peu délivré des soucis matériels, put se con-
sacrer à ses dernières inventions. Il mourut pauvre, le 23 février
1805, à Lyon; la ville lui avait accordé un logement dans le couvent
désaffecté des Dames de Saint-Pierre, transformé en Conservatoire
des Arts et Métiers. Il léguait à cette institution, « pour servir à
t. Le fait que l’atelier et les métiers de l’artiste étaient sa propriété person-
nelle, ainsi qu’on le voit, semblerait bien prouver qu’il n’avait pas contracté
d’association, au sens strict du mot, avec tel ou tel.