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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 6.1911

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https://doi.org/10.11588/diglit.24876#0533

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BIBLIOGRAPHIE

LES STATUES FUNÉRAIRES DANS L’ART GREC
par M. Maxime Collignon1

Il est permis de supposer qu’au moment où M. Maxime Collignon commença
ses premières recherches sur les statues funéraires, il croyait entreprendre
un travail nettement délimité, parallèle eu quelque sorte à celui que
M. Conze nous a donné dans ses Attische Grabstelen. A mesure qu’il pour-
suivait son étude, il dut s’apercevoir que le sujet s’évanouissait, ou plutôt s’élar-
gissait au point de perdre ses frontières. On le remerciera de n’avoir pas cepen-
dant renoncé à son dessein. Qui sait si l’historien de la sculpture grecque n’a pas
été justement séduit par ce vague et par cette ampleur? Sans refaire son livre
d’ensemble à vingt ans d’intervalle, il avait ainsi l’occasion de reprendre par un
biais imprévu et avec une orientation modifiée l’histoire d’un art qu’il aime à
suivre dans son entière évolution. Rien ne renouvelle mieux une matière qu’on
croit connaître qu’un point de vue spécial. Les deux volumes, si riches d’idées,
que M. Émile Mâle a écrits sur l’art religieux au Moyen âge prouvent l’efficacité
de cette méthode.

Dans cette vie si brève, les heures se consument en agitations incohérentes
dont l’une masque l’autre, interdisant toute perspective lointaine. L’idée de la
mort nous transporte sur une cime d’où et nos yeux embrassent les montagnes,
les vallées, les villes, les fleuves de ce pays où nous vivons et dont nous ne
découvrons d’ordinaire que des aspects morcelés et sans suite.

Chez tous les peuples parvenus à la haute culture de l’esprit et de la cité, l’art
fut associé au souvenir des morts en même temps qu’au culte des dieux. Aucun
peuple n’a, mieux que le peuple privilégié de la Grèce antique, senti et exprimé
cette équivalence : il a fait de la pure beauté plastique le signe visible de toutes
les pensées et de tous les sentiments.

Quoique la stèle à relief ait toujours été en Grèce le type le plus fréquent
des monuments consacrés aux défunts, les statues apparaissent à toutes les
époques. Mais s’il y a des statues de tombeaux, on peut à peine dire qu’il y ait
des statues dont la conception et la destination soient expressément funéraires.
Presque tous les thèmes généraux de la sculpture grecque ont été employés
à la décoration des sépultures, depuis les types divins jusqu’aux productions
gracieuses, pittoresques et familières de la période hellénistique.

1. Paris, Leroux, 1911. Un vol. in-4, de 404 pages, illustré d’une planche hors texte et
de 241 figures dans le texte.
 
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