Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (4. Pér. 6.1911)

ARTISTES CONTEMPORAINS

CHARLES SELLIER

(1830-1882)

C’est un des meilleurs peintres du
xixe siècle, il a connu de grands succès
et rencontré de sincères admirations.
Mais ces admirations furent sans effica-
cité, et ces succès sans lendemain. Vers
la fin de son existence, d’ailleurs si courte,
il vit ses envois au Salon accrochés à des
hauteurs dérisoires. Lorsqu’il mourut, il
n’était pas même chevalier de la Légion
d’honneur; il se distinguait première-
ment ainsi de tous ses camarades de
Rome.

Peu après la mort de Sellier1, MM. Fer-
dinand Gaillard et Roger Marx s’efforcèrent de hâter l’œuvre de répa-

1. Sellier, né à Nancy en 1830, y est mort en 1882. Entré à l'École des Beaux-
Arts en 1852, il fut l’élève de Cogniet. Le musée de Nancy possède de lui : La Mort
de Léandre, acheté par la Ville à son auteur à son retour de Rome; La Madeleine,
achetée par la Ville à Sellier en 1864; une Tête d’étude ou Portrait d’Armand
David à l’âge de cent sept ans, don de l’auteur à sa ville natale ; Le Lévite d’Ephraim ;
Souvenir italien (la Joueuse); Intérieur de cuisine; Vitellius visitant le champ cle
bataille de Bédriac; Portrait de Mme Victor Massé; Le Salon de conversation de la
Villa Méclicis en IS60; L'Italienne au coquillage; Esme%lda dans sa prison; La
Fuite en Égypte (esquisse); plusieurs dessins. Le 21 mai 1903, la ville natale de
Sellier lui a élevé un monument, dans le parc de la Pépinière.

Sur Sellier, lire la notice de M. Jules Glaretie en tête du catalogue de l’Expo-
sition des œuvres de Sellier à l’École des Beaux-Arts, 1883; les excellentes études
de M. Roger Marx dans Y Art (23 décembre 1883), la Chroniquéjics Arts (1883,
p. 325), l’éloquent discours de M. de Meixmoron de Üombasle, à l’Académie
Stanislas, et les diverses allocutions prononcées lors de l'inauguration du monu-
ment Sellier en 1903.