LA MEUTE, PAR GUSTAVE COURBET
FRAGMENTS D’UN LIVRE SUR COURBET
(deuxième article1)
Arrivé à Paris, Courbet montre tout de suite qu’il n'est pas
un homme ordinaire. Au grand scandale de M. Oudot, qui, en
sa qualité de professeur, croyait qu’on ne peut rien apprendre
sans maître, il refusa d’entrer dans un atelier.
On a voulu voir là un acte de présomption; c’était tout simple-
ment une preuve de clairvoyance. Cela signifiait qu’aux leçons des
Picot, des Drolling, des Paul Delaroche, des Léon Cogniet et des
autres célébrités du temps, Courbet préférait les leçons de Véro-
nèse, de Rembrandt, de Velâzquez, de Rubens, des grand peintres de
tous les pays. Pour un provincial débarqué de la veille, ce n’était
pas si mal raisonné ; et comme le provincial était homme de résolu-
tion, il le fit comme il le disait : « Il prit pour maître les maîtres ».
Le voilà donc étudiant dans les musées, à sa guise, c’est-à-dire-
librement. Après avoir vu tout ce qu’il y avait de tableaux au
1. V. Gazette des Beaux-Arts, 1911, t. I, p. 9.
FRAGMENTS D’UN LIVRE SUR COURBET
(deuxième article1)
Arrivé à Paris, Courbet montre tout de suite qu’il n'est pas
un homme ordinaire. Au grand scandale de M. Oudot, qui, en
sa qualité de professeur, croyait qu’on ne peut rien apprendre
sans maître, il refusa d’entrer dans un atelier.
On a voulu voir là un acte de présomption; c’était tout simple-
ment une preuve de clairvoyance. Cela signifiait qu’aux leçons des
Picot, des Drolling, des Paul Delaroche, des Léon Cogniet et des
autres célébrités du temps, Courbet préférait les leçons de Véro-
nèse, de Rembrandt, de Velâzquez, de Rubens, des grand peintres de
tous les pays. Pour un provincial débarqué de la veille, ce n’était
pas si mal raisonné ; et comme le provincial était homme de résolu-
tion, il le fit comme il le disait : « Il prit pour maître les maîtres ».
Le voilà donc étudiant dans les musées, à sa guise, c’est-à-dire-
librement. Après avoir vu tout ce qu’il y avait de tableaux au
1. V. Gazette des Beaux-Arts, 1911, t. I, p. 9.