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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 6.1911

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Stein, Henri: Pajou et Madame Du Barry
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https://doi.org/10.11588/diglit.24876#0233

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PAJOU ET MADAME DU BARRY

Pajou était trop en vogue, à la fin du règne de Louis XV, pour
n’être pas sollicité de faire le portrait de la maîtresse en
titre du roi, de cette femme qui, partie de si bas, était montée
si haut, et sur qui tout a été dit et écrit. La Du Barry régnait en sou-
veraine par sa beauté et son port d’une rare élégance, par la déli-
cieuse harmonie de tout son être voluptueux. Dans la courte période
de son apogée, elle se fit représenter un certain nombre de fois ; cet
honneur échut particulièrement à Pajou et à Caffîeri. Mais les bustes
exécutés par ce dernier n’ont pas été retrouvés1, et nous sommes
dans l’impossibilité de pouvoir comparer ces ouvrages avec ceux
de son rival. Il y a grand dommage pour Caffieri, et aussi pour
l’iconographie de la Du Barry. Mais est-ce à dire que nous nous
flattions d’avoir retrouvé tous ceux qu’a sculptés Pajou?

La question a déjà attiré plus d’un érudit; elle n’a toutefois pas
encore été suffisamment éclaircie, et nous paraît assez digne d’inté-
rêt pour être traitée ici avec quelques détails.

C’est en 1770 que Pajou fut prié par la comtesse, une première
fois, de laisser à la postérité l’image de cette grande séductrice
devant qui tout Paris s’inclinait. Nous le savons par Pajou lui-
même, et nous ne saurions avoir de meilleur guide :

« Le portrait en terre de Mme la Comtesse, de grandeur naturelle,
fait à Versailles vers les faistes de Pasques de l’année 1770 et

1. J.-J.. Guiffrey, Les Caffieri (Paris, 1877, in-8°). L’auteur conclut à la non-
identification d’un buste de Caffieri, actuellement exposé à la Bibliothèque de
la ville de Versailles avec un des bustes de Mme Du Barry, et il a raison. Cette
tête de jeune fille, que les Mémoires secrets cle Bacliaumont (XIII,p. 112) ont admirée
sans réserve, était, d’après eux, de pure imagination.
 
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