Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (4. Pér. 6.1911)

CORRESPONDANCE D’ITALIE

LE PORTRAIT ITALIEN A L’EXPOSITION DE FLORENCE;
(deuxième et dernier article1)

Les noms que nous avons déjà cités,
— de Giovanni da San Giovanni, de Carlo
Dolci, de Baldassare Franceschini le Vol-
terrano, — suffisent à montrer, en même
temps que s’introduisaient des afllux
étrangers, la continuité du portrait flo-
rentin, ou tout au moins toscan, à travers
le xvne siècle. Il est à remarquer pour
Carlo Dolci, dont le sobre et puissant por-
trait d’Ainolfo de’ Bardi nous procure une
si forte et si savoureuse surprise, que le
tableau a été exécuté dans la toute pre-
mière jeunesse de l’artiste. Tl faut songer
alors à le rapprocher de ce Portrait de
jeune homme du Palais Pitti, qui provient
de la villa de la Petraja, ancienne villa
des Médicis devenue villa royale, et qui,
suivant l’inscription conservée au revers
de la toile, a été peint par Dolci lorsqu’il
avait quatorze ans. Je ne vois, dans son œuvre postérieure conservée dans les
diverses galeries, aucune peinture qui soit comparable à ces deux morceaux.
Il faudrait en conclure que Carlo Dolci a été un excellent peintre dans son
adolescence, trop vite gâté par la production des tableaux de sainteté.

On peut ajouter à ces noms d’artistes toscans celui de Jacopo da Empoli, qui
parcourut une assez longue carrière à la fin du xvie siècle et dans la première
moitié du xvnc, et qui est surtout représenté à l’Exposition du Palais Vieux par
un portrait, chaud et contenu, d’un gentilhomme de la famille Capponi. Un
tableau attribué à Sustermans, mais que l’on peut ranger plutôt sous l’influence
de Pourbus, représente dans un groupe où les caractères physionomiques sont
cherchés avec intelligence, toute la famille de Gian Battista Strozzi.

I. V. Gazette des Beaux-Arts, 1911, t. I, p. 489.

vi.

4e PÉRIODE.

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