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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Michel, André: Les accroissements du département des sculptures (Moyen Age, Renaissance et temps modernes) au Musée du Louvre, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0030
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

dans cette admirable iconographie des anges que, depuis Reims,
la cathédrale des anges, jusqu’aux portails de Saint-Pierre de
Nantes, do Saint-Maurice de Vienne en Dauphiné, ou de Saint-
Maclou de Rouen, nos imagiers ne se lassèrent pas d’enrichir de
délicieux chefs-d’œuvre. Celui-ci, à près d’un demi-siècle de distance,
semble annoncer déjà les charmants angelots de marbre de l’autel
de Notre-Dame la Blanche à la Sainte-Chapelle de Bourges, tandis
que deux culs-de-lampe, de travail plus ressenti, plus large, plus gros
et plus gras, si heureusement « ramassés » au cours d’une tournée
provinciale par mon collaborateur et ami M. Paul Vitry, et prove-
nant très vraisemblablement du palais du duc Jean de Berry,
témoignent d’un naturalisme et d’un style tout imprégné encore des
influences « bourguignonnes ». Ils ont pris place, avec des Prophètes
de même style, aux angles de la nouvelle salle du Moyen âge1.

Un autre Ange de V Annonciation, en pierre polychromée, exposé
dans la même salle, provient, à n’en pas douter, des ateliers bra-
bançons du xx° siècle et, par contraste, fait mieux comprendre les
caractères de Part proprement français. Si l’on examine attentive-
ment la construction et l’expression de sa figure, le style de ses dra-
peries, l’écharpe posée en sautoir sur sa robe et dont les bouts pen-
dent à ses côtés, on pensera (it va sans dire qu’il ne s’agit ici que
de parenté spirituelle et qu’il ne saurait être question de l’inter-
vention directe des maîtres eux-mêmes) un peu à Roger de la Pas-
ture, un peu à Hugo van der Goes, un peu au Maître de Flémalle
et à l’ange de Y Annonciation de la collection de Mérode.

Revenons en France. Une Tête d’Apôtre, en pierre peinte, prove-
nant de la région toulousaine, qui n’est pas sans évoquer le souve-
nir de quelques-unes des statues de la chapelle de Ilieux, mais trai-
tée d’une main moins vigoureuse et obéissant à des traditions plus
idéalistes, est un excellent témoin de la transition du xive au
xvL‘ siècle. Une statuette de Vierge cTAnnonciation (demi-nature à
peu près), de même provenance mais d’époque plus tardive, est un
charmant spécimen de l’art de ces ateliers méridionaux où se font
encore sentir quelques survivances des maîtres « bourguignons »
qui essaimèrent, comme on sait, en assez grand nombre dans la
région; mais des nuances de facture et d’expression très particulières
révèlent ici une intervention personnelle et une interprétation très
émancipée. Le traitement des draperies, d’où a disparu tout parti

1. V. Bulletin clés Musées, 1909, p. 8.
 
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