LES « TRÈS RICHES HEURES » DU DUC JEAN DE R E R R Y 201
Mais le très érudit M. Donati, conservateur de la Bibliothèque
communale de Sienne veut bien m’écrire que le Prof. Eug. Ferrai,
dans son étude sur Siena e il sua territorio (Sienne, Muti, 1862), met
en doute la provenance romaine de ce précieux groupe, qui, sui-
vant une antique tradition, aurait été au contraire découvert en fai-
sant les fouilles des fondations du Dôme de Sienne. Cela explique-
rait pourquoi le cardinal Piccolomini, qui le possédait dans son
palais de Rome, avait ordonné qu’après sa mort (octobre 1603) il
fût placé dans la Librairie du Dôme de Sienne.
Aussi, quand on se souvient qu'Ambrogio Lorenzetti, un siècle
auparavant, s’était empressé de copier la Vénus qui venait d’être
découverte à Sienne, on peut être autorisé à penser que l’émotion
produite par la découverte d’un groupe aussi séduisant que celui des
Grâces avait dû assez impressionner les artistes pour qu’ils l’eussent
dessiné dans leurs albums de modèles.
Et c’est ainsi que nous pourrions expliquer la trace des Grâces
de Sienne, que nous retrouvons avec les guépards, les chameaux,
les tableaux les plus importants de l’école de Toscane, dans les mi-
niatures des Très riches Heures du duc de Berry.
F. DE MÉLY
GROUPE DES GRACES
SUR LA MÉDAILLE
DE TRANQUILLINA
(Musée de Gotha.)
Mais le très érudit M. Donati, conservateur de la Bibliothèque
communale de Sienne veut bien m’écrire que le Prof. Eug. Ferrai,
dans son étude sur Siena e il sua territorio (Sienne, Muti, 1862), met
en doute la provenance romaine de ce précieux groupe, qui, sui-
vant une antique tradition, aurait été au contraire découvert en fai-
sant les fouilles des fondations du Dôme de Sienne. Cela explique-
rait pourquoi le cardinal Piccolomini, qui le possédait dans son
palais de Rome, avait ordonné qu’après sa mort (octobre 1603) il
fût placé dans la Librairie du Dôme de Sienne.
Aussi, quand on se souvient qu'Ambrogio Lorenzetti, un siècle
auparavant, s’était empressé de copier la Vénus qui venait d’être
découverte à Sienne, on peut être autorisé à penser que l’émotion
produite par la découverte d’un groupe aussi séduisant que celui des
Grâces avait dû assez impressionner les artistes pour qu’ils l’eussent
dessiné dans leurs albums de modèles.
Et c’est ainsi que nous pourrions expliquer la trace des Grâces
de Sienne, que nous retrouvons avec les guépards, les chameaux,
les tableaux les plus importants de l’école de Toscane, dans les mi-
niatures des Très riches Heures du duc de Berry.
F. DE MÉLY
GROUPE DES GRACES
SUR LA MÉDAILLE
DE TRANQUILLINA
(Musée de Gotha.)