DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:Moreau-Nélaton, Etienne: Le portrait du "Dauphin François"
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0220
LE PORTRAIT DU « DAUPHIN FRANÇOIS »
>nsieur Toupey est un amoureux des vieux
« portraits » naïfs et probes qu’ont exé-
cutés d’après les figures d’autrefois nos
grands imagiers de l’époque dite primi-
tive. Son crayon expert se plaît à les co-
pier, et ses lithographies, captivantes
parce que l’auteur fut lui-même captivé
par son sujet, sont d’excellentes interpré-
tations de ces modèles si suggestifs. Parmi
ces visages d’antan, il semble que l’artiste
regarde avec prédilection les tendres physionomies enfantines.
Après le Dauphin Orland, voici qu’il nous donne un Dauphin
François. L’original se trouve au musée d’Anvers. Ce petit pan-
neau, qui a figuré en 1904 à l’Exposition des Primitifs français,
représente le fils aîné de François Ier, cet infortuné prince que la
mort devait moissonner dans la fleur de l’àge.
La reine Claude avait mis au monde ce premier-né le 1er mars 1318.
Deux frères le suivirent, ainsi que deux sœurs. Dès qu’ils furent
assez grands pour poser devant un peintre, tous ces enfants furent
dessinés l’un après l’autre, la mode s’étant répandue des « portrai-
tures », qui permettaient aux parents nomades qu’était alors un
couple de souverains d’emporter dans leur bagage une image de
leur progéniture. Le petit dauphin François, qui a tenté M. Toupey,
est un enfant de cinq ou six ans. Son frère Henri, le futur Henri II,
son cadet d’un an, et sa sœur Madeleine, destinée à devenir reine
d’Ecosse, qui n’avait guère que quatre ans, furent peints en même
temps que lui. L’artiste chargé de cette besogne commença par
crayonner sur le papier, suivant la coutume, les petits minois dont
le souvenir voulait être gardé. Les trois enfants posèrent dans leur
costume de tous les jours. Sur ces dessins, conservés au Musée
Coudé, les garçons portent un petit bonnet tout simplet. Le peintre
>nsieur Toupey est un amoureux des vieux
« portraits » naïfs et probes qu’ont exé-
cutés d’après les figures d’autrefois nos
grands imagiers de l’époque dite primi-
tive. Son crayon expert se plaît à les co-
pier, et ses lithographies, captivantes
parce que l’auteur fut lui-même captivé
par son sujet, sont d’excellentes interpré-
tations de ces modèles si suggestifs. Parmi
ces visages d’antan, il semble que l’artiste
regarde avec prédilection les tendres physionomies enfantines.
Après le Dauphin Orland, voici qu’il nous donne un Dauphin
François. L’original se trouve au musée d’Anvers. Ce petit pan-
neau, qui a figuré en 1904 à l’Exposition des Primitifs français,
représente le fils aîné de François Ier, cet infortuné prince que la
mort devait moissonner dans la fleur de l’àge.
La reine Claude avait mis au monde ce premier-né le 1er mars 1318.
Deux frères le suivirent, ainsi que deux sœurs. Dès qu’ils furent
assez grands pour poser devant un peintre, tous ces enfants furent
dessinés l’un après l’autre, la mode s’étant répandue des « portrai-
tures », qui permettaient aux parents nomades qu’était alors un
couple de souverains d’emporter dans leur bagage une image de
leur progéniture. Le petit dauphin François, qui a tenté M. Toupey,
est un enfant de cinq ou six ans. Son frère Henri, le futur Henri II,
son cadet d’un an, et sa sœur Madeleine, destinée à devenir reine
d’Ecosse, qui n’avait guère que quatre ans, furent peints en même
temps que lui. L’artiste chargé de cette besogne commença par
crayonner sur le papier, suivant la coutume, les petits minois dont
le souvenir voulait être gardé. Les trois enfants posèrent dans leur
costume de tous les jours. Sur ces dessins, conservés au Musée
Coudé, les garçons portent un petit bonnet tout simplet. Le peintre