VUE DU MUSÉE IMPÉRIAL DE L’eR MITAGE A SAINT-PÉTERSBOURG
LA GALERIE DE TABLEAUX DE L’ERMITAGE
ET LA COLLECTION SEMENOV
(premier article)
Le musée impérial de l’Ermitage doit son nom à un pavillon
attenant au Palais d’Hiver où Catherine II aimait se retirer
pour recevoir un petit cercle d’intimes. Pierre le Grand et
l’impératrice Elisabeth s’étaient déjà fait construire des Ermitages à
côté de leurs palais d’été à Peterhof et à Tsarskoe Selo : ce sont des
pavillons discrètement dissimulés dans la verdure des parcs qui ont
l’un et l’autre une salle à manger truquée comme un décor de
théâtre avec une table mobile qui descend automatiquement à la
cuisine et remonte toute servie, de telle sorte qu’on y puisse dîner
en toute liberté sans avoir à redouter l’espionnage des domestiques1.
C’est pour échapper aux servitudes de l’étiquette et pour se dé-
lasser des contraintes de la vie de représentation que Catherine II, qui
aimait parfois descendre de son piédestal, voulut avoir, elle aussi, son
Ermitage à Pétersbourg même à côté du Palais d’Hiver. En 1765 elle
chargea l’architecte français Vallin de la Mothe, qui venait de dresser
les plans du magnifique palais de l’Académie des Beaux-Arts, de lui
construire un pavillon communiquant par une galerie avec ses
i. L’Ermitage de Peterhof a été construit par l’architecte français Leblond en
1723, et l’Ermitage de Tsarskoe Selo par Rastrelli de 1748 â 1752.
LA GALERIE DE TABLEAUX DE L’ERMITAGE
ET LA COLLECTION SEMENOV
(premier article)
Le musée impérial de l’Ermitage doit son nom à un pavillon
attenant au Palais d’Hiver où Catherine II aimait se retirer
pour recevoir un petit cercle d’intimes. Pierre le Grand et
l’impératrice Elisabeth s’étaient déjà fait construire des Ermitages à
côté de leurs palais d’été à Peterhof et à Tsarskoe Selo : ce sont des
pavillons discrètement dissimulés dans la verdure des parcs qui ont
l’un et l’autre une salle à manger truquée comme un décor de
théâtre avec une table mobile qui descend automatiquement à la
cuisine et remonte toute servie, de telle sorte qu’on y puisse dîner
en toute liberté sans avoir à redouter l’espionnage des domestiques1.
C’est pour échapper aux servitudes de l’étiquette et pour se dé-
lasser des contraintes de la vie de représentation que Catherine II, qui
aimait parfois descendre de son piédestal, voulut avoir, elle aussi, son
Ermitage à Pétersbourg même à côté du Palais d’Hiver. En 1765 elle
chargea l’architecte français Vallin de la Mothe, qui venait de dresser
les plans du magnifique palais de l’Académie des Beaux-Arts, de lui
construire un pavillon communiquant par une galerie avec ses
i. L’Ermitage de Peterhof a été construit par l’architecte français Leblond en
1723, et l’Ermitage de Tsarskoe Selo par Rastrelli de 1748 â 1752.