DOI Heft:
Nr. 6
DOI Artikel:Réau, Louis: La galerie de tableaux de l'Ermitage et la collection Semenov, 2
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0502
LA GALERIE DE TABLEAUX DE L’ERMITAGE
ET LA COLLECTION SEMENOV
(deuxième et dernier article')
2. — ÉCOLES DU NORD
art germanique, qui à la différence
de l'art latin est plus sensible à la
recherche de l’expression qu’à la
beauté de la forme, est très inéga-
lement représenté dans les collec-
tions de l’Ermitage. Les Primitifs
néerlandais et l’école allemande
des xve et xvie siècles ne mettent
en ligne qu’un (très petit nombre
d’œuvres, tandis que la série des
peintres flamands et hollandais du
xvne siècle est d’une incomparable richesse.
A. Primitifs néerlandais. — Ruinée par la guerre de Cent ans, la
France, qui avait été le grand foyer de l’art gothique, passe au
xve siècle le flambeau à la Bourgogne et aux Flandres.
L’Ermitage a la bonne fortune de posséder une des œuvres les
plus parfaites de cet art flamand primitif : une petite Annonciation
de Jean van Eyck : volet d’un retable peint probablement pour le duc
de Bourgogne Philippe le Bon. Le sourire figé de l’ange, le visage
conlit de la Vierge dénotent encore une certaine gaucherie archaïque.
Le réalisme minutieux des Primitifs, qui hésite à traduire le mouve-
ment, triomphe surtout dans la nature morte : on ne se lasse pas 1
1. Y. Gazette des Beaux-Arts, 1912, t. Il, p. 379. Le monument reproduit en
tête de ce premier article n’est pas l’Ermitage Impérial, mais le Palais de l’Aca-
démie des Beaux-Arts.
ET LA COLLECTION SEMENOV
(deuxième et dernier article')
2. — ÉCOLES DU NORD
art germanique, qui à la différence
de l'art latin est plus sensible à la
recherche de l’expression qu’à la
beauté de la forme, est très inéga-
lement représenté dans les collec-
tions de l’Ermitage. Les Primitifs
néerlandais et l’école allemande
des xve et xvie siècles ne mettent
en ligne qu’un (très petit nombre
d’œuvres, tandis que la série des
peintres flamands et hollandais du
xvne siècle est d’une incomparable richesse.
A. Primitifs néerlandais. — Ruinée par la guerre de Cent ans, la
France, qui avait été le grand foyer de l’art gothique, passe au
xve siècle le flambeau à la Bourgogne et aux Flandres.
L’Ermitage a la bonne fortune de posséder une des œuvres les
plus parfaites de cet art flamand primitif : une petite Annonciation
de Jean van Eyck : volet d’un retable peint probablement pour le duc
de Bourgogne Philippe le Bon. Le sourire figé de l’ange, le visage
conlit de la Vierge dénotent encore une certaine gaucherie archaïque.
Le réalisme minutieux des Primitifs, qui hésite à traduire le mouve-
ment, triomphe surtout dans la nature morte : on ne se lasse pas 1
1. Y. Gazette des Beaux-Arts, 1912, t. Il, p. 379. Le monument reproduit en
tête de ce premier article n’est pas l’Ermitage Impérial, mais le Palais de l’Aca-
démie des Beaux-Arts.