Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (4. Pér. 8.1912)

PEINTRES-GRAVEURS CONTEMPORAINS

FRANK-M. ARMINGTON

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France, qui envoya jadis des colons
an Canada, en reçoit aujourd’hui des
hommes de bonne volonté animés de
la vocation artistique. M. Frank Milton
Armington est de ces hommes, un des
rares aquafortistes canadiens qui aient
su faire profiter leur talent natal de
notre science acquise et des leçons
d’un métier traditionnel.

Il est né en 1876 à Fordwich, dans
l'Ontario, de parents qui l’élevèrent
à Toronto. Poussé par son amour de la nature et de l’art, il se mit
très tôt à l’école de M. Forster, l’artiste canadien, avec qui il étudia
jusqu’au printemps de 1899. Puis la France, Paris, l’attirèrent,
comme tant d’autres Anglo-Saxons de l’Amérique du Nord. Il y fit
un premier séjour, il fréquenta l’Académie Julian, puis reprit, le
cœur serré, le chemin du Canada. Nous Fy retrouvons en octobre,
à Winnipeg, faisant bon gré, mal gré, du journalisme et du com-
merce.

Mais ce Canadien était mal à son aise au pays des neiges; d’ail-
leurs le négoce lui souriait peu et son amour pour l’art et la France
n’était pas feint. Il revint à la patrie de tous les artistes au prin-
temps de 1905 et retrouva Jean-Paul Laurens à l’Académie Julian,
où il étudia jusqu’en février 1907. Ee voici qui débute au Salon
d’Automne de 1905 par un tableau intitulé Vue de Paris, puis on voit
de lui, deux ans après, une suite d’eaux-fortes au Salon des Artistes