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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Nr. 2
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Pouzet, Paul: La "Maestà Bella" de Foligno
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0152

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136

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

si pareils : physionomie, coiffure, couleur des ailes, que ces deux
ouvrages furent certainement exécutés par la même main et à la
même époque.

Ce n’est pas ici le lieu de faire une biographie de Mezzastis. Je
ne voudrais cependant pas quitter le maître de la Maestà Bella sans
le placer plus haut que ne l’a fait M. Venturi dans sa Storia deli’
Arte : « Dans les images de Benozzo, la flamme idéale de l’Angelico
s'était éteinte; dans la répétition des images que Pier Antonio
cia Foligno tira de Benozzo, il ne restait plus que la cendre. »

Nous savons que Fra Angelico (1387-1455) eut pour élève
Brnozzo (1420-1497) et que Mezzastis travailla avec ce dernier, dans
les environs de Foligno, pendant les années qui ont suivi le milieu
du quatrocento, entre 1450 et 1460: il lui emprunta même certains
procédés. Mais tandis que Benozzo devenait en quelque sorte pro-
fane et presque païen, Mezzastis se ressouvenait du Maître Séra-
phique et cherchait à reprendre ses traditions, faites de piété, de
douceur et de sincérité. C’était l’art qu’il sentait le mieux approprié
aux âmes simples des paysans pour lesquels il travaillait. Ce mérite
devrait suffire pour mettre notre peintre en meilleure place. Mais
nous devons encore rappeler qu’il fut le maître de son compatriote
Niccolo di Liberatore, dit l’Alunno, né à Foligno vers 1430-1502.

Mezzastis a-t-il travaillé d’après des poncifs? A-t-il dessiné d’après
la figure humaine? Nous nous rangeons volontiers à cette dernière
opinion. Voici pourquoi. Il y a un phénomène bien connu de ceux
qu’attirent les musées et les églises d’Italie. Après avoir regardé
avec attention les œuvres d’un peintre de leur choix, ils retrouvent
fréquemment, sur une figure rencontrée par hasard, les mêmes
lignes, les mêmes traits qu’ils ont vus peints sur les tableaux ou
sur les fresques objets de leur étude. Seuls les peintres qui ont
serré le dessin et imité la nature, provoquent cette impression.
En regagnant Assise, je n’ai pu m’empêcher de reconnaître, parmi
les enfants blonds et bouclés qui couraient pieds nus dans l’herbe
des chemins et les femmes qui passaient le long des blés que juin
n’avait pas encore mûris, la Vierge et les petits anges peints par
JMezzastis sur le fond vert des fresques de la Maestà Bella.

Dv PAUL P O U Z E T
 
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