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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Nr. 5
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Marcel, Henry: Un peintre de la vie rustique au XVIIe siècle: Jean Siberechts
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0390

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UN PEINTRE DE LA VIE RUSTIQUE AU XVIIe SIÈCLE

JEAN SIBERECHTS

Ez-MOices magots », dit un jour Louis XIV,
à qui Ton présentait des tableaux de
l'école des Pays-Ras. Le mot paraît
témoigner d'une royale inintelligence
des conditions intrinsèques de l’art,
celui-ci tirant le beau du laid lui-même,
dès que par l'accentuation des carac-
tères expressifs du modèle, quel qu’il
soit, il nous le fait voir dans toute son
énergie vitale.

On n’en comprend pas moins fort bien l’impuissance d’un esprit
élevé dans l’étude et le contact de la beauté classique à saisir l’inté-
rêt d’une trogne enluminée d’ivrogne ou d’une rixe de ribauds en
loques. L’art flanland et hollandais se plaît à la signification, plus
qu’à la régularité des formes physiques ; sa conception naturaliste
de la vie lui en fait exprimer fortement tous les aspects caractéris-
tiques, quels qu’ils soient. Il ne répugnera donc pas plus à traduire
le désordre et le débraillé des rustres, que la dignité casanière des
bourgeois ou le luxe compassé des châtelains. Les préférences
d’un Metsu ou d’un Terborch iront aux classes riches, un Adrien van
Ostade et un Rrauwer se plairont dans les tavernes, Steen et Téniers
partageront leurs préférences entre les milieux cossus et le cabaret,
lequel restera néanmoins leur quartier général.

Toutefois, bien que nous soyons instruits de la misère physiolo-
gique que ne pouvaient manquer d’entraîner, au xvne siècle, dans
les basses classes, l’insalubrité des logis, la fréquence des famines,
 
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