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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 8.1912

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Nr. 6
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Koechlin, Raymond: L' exposition d'art chinois et japonais à l'Académie de Berlin: correspondance d'Allemagne
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Bibliographie des ouvrages publiés en France et à l'étranger
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https://doi.org/10.11588/diglit.24885#0526

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

vu à Berlin d’admirables gardes de fer, qui seraient l’honneur de nos meilleures
collections françaises, et une série historique a été dressée depuis le xve siècle
jusqu’au xixe, province par province, atelier par atelier, où nous avons trouvé
beaucoup à apprendre. On annonce la prochaine apparition d’un catalogue rai-
sonné et abondamment illustré de la collection de M. OEder, l’ancienne collection
Vauthier, faite au Japon, et revue par les meilleurs experts du pays; même après
celui de la collection Jacoby, il sera le bienvenu.

On a pu reconnaître par cet aperçu bien sommaire tout l’intérêt que présente
l’exposition de l’Académie de Berlin. Les amateurs de l’art de l’Extrême-Orient
en seront charmés et sans doute le grand public la verra-t-il avec curiosité. On
peut espérer que ce succès favorisera le grand projet de M. Bode : celui de réunir
toutes les collections asiatiques de la capitale en un musée spécial. On y verrait
les objets d’art musulman, ceux qu’a rapportés M. Sarre de ses campagnes de
fouilles et ceux qui ont été acquis; les sculptures de l’Inde entassées au Vœlker-
kunde Muséum et pour la plupart inconnues; les trésors rapportés du Turkestan
par les missions Grünwedel et von Lecocq, et enfin les oeuvres de la Chine et du
Japon dont nous avons pu prendre ici une si bonne idée. Les plans sont prêts,
dit-on; il ne reste que les crédits à voter, mais ce n’est qu’un jeu pour M. Bode
d’emporter un vote de la Chambre. Ce grand effort de l’Allemagne ne saurait
passer inaperçu en France; le Louvre possède, grâce à de généreux donateurs,
des collections fort respectables d’art de l’Extrême-Orient, et M. Migeon, avec des
crédits très limités, a su les enrichir de pièces excellentes. Qu’eùt-il fait au
moment des ventes Hayashi, Gillot et de tant d’autres, durant sa mission au
Japon aussi, si l’argent lui avait été moins parcimonieusement compté? De
même les beaux objets arrivent nombreux sur le marché parisien, mais la plu-
part quittent Paris et nos musées n’en recueillent qu’une infime partie. Peut-on
croire que le spectacle desprogrès de l’Allemagne encouragera ceux qui tiennent
en leurs mains la bourse du Louvre à se montrer moins ménagers envers le
département d'Extrême-Orient et qu’ils voudront ne pas se laisser trop dépasser
par le grand musée rival?

RAYMOND KOECHLIN

COUVERCLE

d’une boite en laque

JAPON, XIIIe SIÈCLE
(Musée de Berlin,)
 
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